A lire ou à écouter en podcast :
Par Abdelghani El Arrasse
Une économie extrêmement dépendante des hydrocarbures
L'Algérie reste un pays rentier dont l'économie repose quasi exclusivement sur les hydrocarbures. Ces derniers représentent plus de 90 % des exportations, environ 60 % des recettes budgétaires et 40 % du PIB. Cette extrême dépendance expose le pays à une grande vulnérabilité face aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz, mettant ainsi en péril la stabilité économique à chaque crise énergétique mondiale.
Un contraste frappant avec d'autres pays riches en hydrocarbures
Malgré sa grande richesse en gaz et en pétrole, l'Algérie ne parvient pas à traduire ces ressources en un développement économique et social comparable à celui des pays du Golfe comme l'Arabie saoudite, le Qatar ou les Émirats arabes unis. Contrairement à ces pays qui ont investi massivement dans les infrastructures, l'éducation et la diversification économique, l'Algérie peine à moderniser son économie et à améliorer les conditions de vie de ses citoyens.
Un climat des affaires peu attractif
L'environnement économique algérien est marqué par une lourdeur bureaucratique qui freine les investissements, notamment étrangers. Les démarches administratives complexes, le manque de transparence et l'instabilité réglementaire dissuadent les entrepreneurs. De plus, la présence d'un secteur informel dominant, qui représente plus de 50 % des activités économiques, révèle la difficulté d'intégrer une large partie de la population active dans l'économie formelle.
Une inflation persistante et un pouvoir d'achat en berne
L'Algérie est confrontée à une inflation structurelle qui dégrade le niveau de vie de la population. En 2023, le taux d'inflation moyen s'élevait à 9,32 %, tandis qu'en 2024, bien qu'en légère baisse (6,8 % en mai), la pression sur les prix reste élevée. La dévaluation du dinar, conjuguée à une forte dépendance aux importations, a pour conséquence une augmentation du coût des produits de première nécessité, dont les importations sont souvent monopolisées par un petit nombre d'acteurs.
Un déficit criant en infrastructures
Malgré d'importantes ressources financières, l'Algérie souffre d'un manque d'infrastructures de qualité. Le réseau routier, les hôpitaux, les écoles et les infrastructures industrielles sont largement insuffisants pour répondre aux besoins de la population et soutenir une diversification économique efficace. Ce retard constitue un frein majeur au développement du pays et aggrave les inégalités régionales.
Une allocation budgétaire controversée
Un autre point critique concerne la gestion des finances publiques. En 2025, l'Algérie prévoit de dépenser 25 milliards de dollars pour l'importation d'armements, un budget très élevé qui pourrait être réorienté vers des projets de développement économique, la création d'emplois et l'amélioration des infrastructures.
Un contexte international de plus en plus défavorable
Les nouvelles orientations économiques des États-Unis sous la présidence de Donald Trump ajoutent une pression supplémentaire sur l'économie algérienne. La mise en place de barrières douanières accrues et une politique protectionniste risquent de rendre plus difficile l'exportation des hydrocarbures algériens, notamment vers certains marchés stratégiques.
Par ailleurs, la politique de prix sur le gaz et le pétrole, influencée par des accords internationaux et des fluctuations du marché, impacte directement les revenus de l'Algérie. La dévaluation du dollar américain pourrait réduire la valeur des exportations pétrolières algériennes et accentuer le déséquilibre économique du pays.
Quelles solutions pour une transformation économique réelle ?
L'Algérie doit amorcer une transformation politique et une profonde transformation de son économie pour garantir un développement durable et inclusif. Seule une transformation politique et économique réelle et courageuse permettra à l'Algérie d'exploiter pleinement son potentiel économique au profit de l'ensemble de sa population.
Rédigé par Abdelghani El Arrasse