Cinquante ans après la Marche Verte, l’année 2025 s’annonce comme un tournant majeur dans le conflit du Sahara occidental. Selon une analyse publiée par l’Institut Géopolitique Horizons, plusieurs facteurs convergent pour faire de cette année une opportunité unique pour une résolution définitive de ce différend territorial. Entre repositionnements diplomatiques, montée en puissance du Maroc et pression internationale croissante, le statu quo semble de plus en plus difficile à maintenir.

L’analyse souligne que plusieurs dynamiques internationales plaident en faveur d’une issue au conflit. Tout d’abord, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2025 devrait renforcer la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, initiée en 2020. Cette position américaine, couplée à l’évolution des relations avec l’Europe, renforce l’isolement du Front Polisario et de son principal soutien, l’Algérie.

L’Union européenne, bien que maintenant une posture officielle de neutralité, voit plusieurs de ses membres évoluer vers un appui plus explicite au plan d’autonomie marocain. L’Espagne, après une période de tensions, a reconnu ce plan comme la base la plus crédible pour une solution durable. L’Allemagne et d’autres pays d’Europe centrale et orientale adoptent une approche pragmatique qui aligne progressivement l’Europe sur la position marocaine.

Au-delà de l’Occident, d’autres puissances émergentes s’impliquent davantage dans le dossier. La Chine, soucieuse de sécuriser ses investissements en Afrique et ses routes commerciales, privilégie la stabilité et entretient une coopération économique croissante avec le Maroc. De son côté, la Russie, historiquement proche de l’Algérie, adopte une position plus nuancée, évitant de soutenir activement le Polisario. Quant à l’Inde et la Turquie, elles développent leurs partenariats économiques avec Rabat, renforçant ainsi la position du Maroc sur l’échiquier international.

L’analyse met en avant le rôle central du Maroc, qui a su imposer une diplomatie proactive et renforcer son influence régionale et continentale. La réintégration du Royaume au sein de l’Union africaine en 2017 a marqué le début d’une nouvelle ère. Depuis, le pays s’est affirmé comme un acteur stratégique du développement en Afrique, à travers des initiatives telles que l’Alliance des États Africains Riverains de l’Atlantique et le gazoduc Atlantique Afrique-Europe, qui reliera le Nigeria à l’Europe via le Maroc.

Le Royaume a également investi massivement dans les provinces du Sud, transformant ces territoires en pôles de développement et d’innovation. L’essor des infrastructures (port de Dakhla Atlantique, routes et aéroports modernisés), l’exploitation des énergies renouvelables (hydrogène vert, solaire, éolien) et le développement de l’économie bleue font du Sahara un hub économique émergent.

Par ailleurs, le groupe OCP, leader mondial des phosphates, joue un rôle clé dans la stratégie marocaine. Sa politique de diplomatie des phosphates, notamment à destination des pays africains, renforce le poids économique et politique du Maroc à l’international.

Les scénarios possibles de résolution en 2025

L’étude identifie cinq scénarios plausibles pour une résolution du conflit en 2025 :
 

1. Une résolution sous impulsion américaine, avec un engagement fort des États-Unis pour faire pression sur l’ONU et convaincre l’Algérie d’accepter le plan d’autonomie marocain.
2. L’initiative du "club des pays amis du Sahara", un groupe diplomatique informel comprenant la France, les États-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Russie, qui pourrait peser sur la reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine.
3. Une solution négociée sous pression internationale, notamment de l’Union européenne, en raison des enjeux migratoires, énergétiques et sécuritaires liés à la stabilité du Maghreb et du Sahel.
4. Une consolidation progressive du fait accompli, où le développement des provinces du Sud et la multiplication des reconnaissances diplomatiques rendent la revendication indépendantiste du Polisario obsolète.
5. Un dialogue direct maroco-algérien, bien que peu probable à court terme, basé sur une approche qui permettrait à Alger de "sauver la face" tout en acceptant une solution réaliste.

L’un des points centraux du conflit demeure la position algérienne. Le pouvoir à Alger a fait du Sahara un enjeu clé de sa politique étrangère et de sa légitimité interne, ce qui complique tout changement de posture. Toutefois, plusieurs éléments pourraient inciter l’Algérie à évoluer :
 

• La pression internationale croissante, notamment des États-Unis et de l’Europe, qui pourrait forcer Alger à adopter une position plus flexible.
• Les défis économiques internes, liés à la dépendance au pétrole et à la transition énergétique mondiale, qui affaiblissent la posture rigide de l’Algérie.
• L’essor du Maroc en Afrique, qui réduit progressivement l’influence algérienne sur le continent.
• La nécessité d’une coopération sécuritaire, alors que la situation au Sahel devient de plus en plus préoccupante.

Une résolution durable nécessiterait donc une porte de sortie honorable pour l’Algérie, lui permettant de ne pas apparaître comme ayant perdu le bras de fer diplomatique tout en acceptant l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
Conclusion : un moment décisif à saisir

L’année 2025 représente une fenêtre d’opportunité inédite pour mettre fin à un conflit qui freine l’intégration régionale et la stabilité du Maghreb. Tous les éléments sont réunis : un contexte géopolitique favorable, une reconnaissance internationale croissante de la position marocaine, une dynamique économique puissante dans les provinces du Sud et une pression accrue sur l’Algérie.

Si ces opportunités sont saisies, cette année pourrait non seulement être celle de la résolution définitive du conflit du Sahara, mais aussi le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, où le Maroc jouerait un rôle de premier plan dans la stabilité et le développement régional.

Quel rôle joue la diplomatie économique du Maroc dans le contexte du Sahara?
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Comment le Maroc se positionne-t-il en Afrique?
Quelle est la position Américaine en 2025?
Quels scénarios de résolution sont envisagés?
Quel rôle joue l'économie dans cette résolution?
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