Par Mustapha Sehimi
Elle a été présidée par le général de corps d'armée Belkhir El Farouk, inspecteur général des FAR et commandant de la zone sud. Cette zone sera dirigée par le général de division Mohamed Miqdad. Cet officier supérieur a une expérience éprouvée dans sa carrière, dans différents secteurs, en particulier dans la conduite d'opérations militaires au Sahara marocain et ce durant plusieurs décennies.
C'est aujourd'hui l'articulation du dispositif militaire qui enregistre un changement. Après la zone nord dont le P.C est à Rabat, puis la zone sud en 1975, à Agadir, voilà donc une nouvelle zone qui vient donc d'être Créée. Pourquoi ? Quels facteurs ont poussé dans ce sens ? Il faut dire que cette nouvelle carte territoriale était à l'étude depuis plusieurs années.
Si elle a été concrétisée c'est sans doute pour prendre en compte une conjoncture particulière, persistante même : celle de la tension avec l'Algérie. Ce climat exécrable s'accentue avec l'hostilité croissante de ce pays voisin à l'endroit du Royaume. Toute la diplomatie des généraux d'Alger est mobilisée dans ce sens, dans toutes les instances régionales et internationales. Est également entretenu un discours belliqueux et des actes des officiels d'Alger.
Stratégie défensive et sécurisation
Le Maroc est présenté et dénoncé comme étant un "ennemi conventionnel" : les menaces des patrons de l'ANP - hier Gaid Salah, aujourd'hui son successeur Said Chengriha ; sans oublier la multiplication de manœuvres militaires dans le sud -ouest algérien ainsi que du côté des frontières communes au nord. Dans cette même ligne, les effectifs et les équipements ont été fortement augmentés tant dans la deuxième région militaire à Oran que dans la quatrième à Béchar.
La frontière internationale reconnue entre Le Maroc et l'Algérie est longue de 1.600 km. Avec cette nouvelle zone est, le Royaume donne forme et contenu à une double préoccupation : celle d'une stratégie défensive ; celle aussi d'une sécurisation. Il s'agit de lutter contre des maux relevant d'une grave pathologie : criminalité transfrontière, contrebande, immigration illégale, trafics interdits, etc.
Avec ce nouveau commandement, est ainsi couverte au plus près toute la zone frontalière avec l'Algérie, d'Oujda aux confins méridionaux de l'Oued -Draâ. En termes stratégiques et opérationnels, c'est là une déclinaison régionale d'une politique de défense. La stratégie reste la même : assurer la sécurité des frontières et pouvoir faire face à des menaces contre l'intégrité territoriale. Le choix du P.C. à Errachidia tient à plusieurs raisons. La première est logistique : a trait à un grand aéroport, multifonctionnel - à usage civil et militaire. La seconde regarde sa localisation géographique, pratiquement à mi-distance d'Oujda et de Tata, soit à quelque 560 km de l'une et de l’autre de ces deux villes.
Enfin, la dernière est relative au souci de donner plus de cohérence et d'adaptabilité au commandement. Seront mieux assurées ainsi les missions de contrôle et de soutien des composantes terrestres, aériennes, maritimes et interarmes. De quoi, sur la base d'une certaine autonomie stratégique et opérationnelle, donner davantage de souplesse et de liberté d'action pour l'accomplissement des missions confiées et assurées par les Forces Armées Royales.Un degré supplémentaire de renforcement de la capacité de défense de la Nation.
Rédigé par Mustaha Sehimi sur Quid