Par Mustapha Sehimi
Dans cet ouvrage, l'auteur s'est surtout attaché à la pharmacopée qui définit aujourd'hui l'ensemble des matières premières utilisées en pharmacologie (composantes d'origine minérale, végétale, animale et même certaines substances chimiques). Sa sœur, Françoise -Hélène Massa- Pairault (CNRS) lui rend hommage - ainsi que Ali Benmakhlouf d'ailleurs dans une préface pour expliquer ce choix d'Avicenne: sans doute par suite de la souffrance de sa maladie lui rendant ce médecin plus proche; un souci de mieux comprendre toutes les qualités de rigueur scientifique et d'humanité; enfin, parce qu'à ses yeux, la médecine n'était pas seulement une spécialité mais aussi un "humanisme et le fondement d'une culture encyclopédique - des livres comme le " Poème de la médecine" ou le "Canon de la Médecine" en attestent.
C’est d’ailleurs, finalement, cette dernière œuvre qui a eu majeure grande fortune dans l'histoire de la médecine ; elle se distingue par l'articulation des parties, ses qualités didactiques et techniques. Mais cet investissement dans la pharmacopée s'est accompagné de réflexions spéculatives : la logique, la métaphysique, le legs d'Aristote,...
C'est aussi un va-et-vient entre la connaissance de l'Occident de la matière à l'Orient des formes spirituelles". Une quête toujours inachevée du "statut de l'homme comme forme spirituelle". Une approche du divin sans cesse envisagée et suggérée. En dernière instance, tout ce qui constitue "son vivre en harmonie avec Dieu".
*Editions " La Croisée des Chemins", 2022, Casablanca,119 p
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid