Administré à partir de 75 semaines de vie, il a prolongé leur espérance de vie de 25 %, leur permettant de vivre jusqu'à 155 semaines, contre 120 en moyenne. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique Nature.

En réduisant l'inflammation, ce médicament non seulement prolonge la vie, mais réduit également les risques de cancers et de maladies métaboliques. Les chercheurs ont ciblé l'interleukine-11 (IL-11), une cytokine pro-inflammatoire dont la production augmente avec l'âge. En bloquant cette molécule à l'aide d'un anticorps spécifique, ils ont observé une amélioration significative du métabolisme et de la fonction musculaire chez les souris. Les signes de vieillissement ont été atténués, les décès liés au cancer ont diminué, et les maladies associées à l'inflammation chronique et au métabolisme lent se sont faites plus rares.

La professeure Anissa Widjaja, de la faculté de médecine de Duke-NUS, souligne l'importance de ces résultats : « Bien que notre travail ait été réalisé sur des souris, nous espérons que ces résultats seront très pertinents pour la santé humaine, étant donné que nous avons observé des effets similaires dans des études sur des cellules et des tissus humains. »

Cependant, cette avancée médicale est loin d'être accessible à tous. L'anticorps synthétique utilisé dans ce médicament est actuellement en phase de test chez des patients atteints de fibrose pulmonaire. Selon le Pr Cook, interviewé par la BBC, ce traitement peut être administré sans risque. Néanmoins, le coût de fabrication extrêmement élevé rend son déploiement à grande échelle impossible. Le rêve d'une vie prolongée pourrait ainsi devenir une réalité réservée aux plus riches, créant une inégalité flagrante dans l'accès aux soins de santé.

Cette situation soulève des questions éthiques majeures. La possibilité de prolonger la vie et d'améliorer la qualité de vie ne devrait-elle pas être accessible à tous, indépendamment de leur statut socio-économique ? La recherche médicale progresse, mais son coût reste un obstacle majeur. Si ces traitements révolutionnaires ne sont accessibles qu'à une élite fortunée, la fracture sociale ne fera que se creuser davantage.

La critique sociale est essentielle face à cette réalité. Les gouvernements et les institutions de santé publique doivent s'assurer que les avancées médicales bénéficient à l'ensemble de la population. Sans cela, le fossé entre riches et pauvres risque de s'élargir, non seulement en termes de richesse, mais aussi d'espérance de vie et de qualité de vie.

Bien que la découverte d'un médicament anti-âge représente une avancée scientifique majeure, elle met en lumière des inégalités profondes dans notre société. L'accès équitable aux soins de santé doit rester une priorité afin que les progrès médicaux profitent à tous, et non seulement à une minorité privilégiée.