Des réunions de crise à la chaîne.

Les récentes attaques de Donald Trump contre le gouvernement ukrainien et l'aide militaire fournie par Washington à Kiev ont forcé les Européens à réagir. Face aux demandes de Berlin, Paris ouvre la porte à des discussions sur le sujet de l'élargissement du parapluie nucléaire franco-britannique
Alors que les Etats-Unis prennent leurs distances avec l'Ukraine, les pays d'Europe multiplient les rendez-vous pour évoquer les questions de défense et de sécurité face à une Russie toujours menaçante.
Après s'être rassemblés en urgence à Paris le 17 février, les dirigeants d'une quinzaine de pays, dont la France et l'Allemagne, devaient échanger à nouveau dimanche 2 mars à Londres sur la coopération militaire avec l'Ukraine.
Le tout en lien avec l'Otan et l'Union européenne. ,Le sujet prend encore plus de résonance après l'altercation survenue vendredi entre les présidents Trump et Zelensky, qui a secoué le Vieux Continent.
"Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", a notamment déclaré sur X la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.
Une rupture nette de la politique américaine
Face à un président américain qui promet de remettre "l'Amérique en premier", en accentuant la pression sur ses partenaires de l'Otan, en appelant directement Vladimir Poutine pour lancer un cycle de rencontres et en malmenant Volodymyr Zelensky à plusieurs reprises, les Européens ont progressivement musclé leur discours cet hiver.
Comme le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui soutient désormais le projet français d'envoyer des troupes européennes de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu en Ukraine.
Présentée par Emmanuel Macron à Washington, cette idée a plu au président américain. Donald Trump a même assuré que Vladimir Poutine l'accepterait – ce que le Kremlin a rapidement démenti.
Dans le flou face au nouveau locataire de la Maison Blanche, l'Europe se prépare déjà à doper ses investissements militaires.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a expliqué à Munich, mi-février, qu'elle proposerait bientôt d'activer la clause de sauvegarde, qui permet aux pays de l'UE de dépenser plus en cas de circonstances exceptionnelles, sans se soucier des règles sur les déficits et les dettes publiques.
Le Royaume-Uni, qui a quitté l'Union en 2020, va aussi augmenter son budget de défense d'ici à 2027.Avant la réunion d'urgence de Londres, dimanche, le débat s'est concentré autour de la dissuasion nucléaire européenne.
Au sein du Vieux Continent, seuls la France et le Royaume-Uni disposent de l'arme suprême, avec un peu plus de 500 têtes nucléaires en commun, selon un décompte de l'Arms Control Association.
Alors que les Etats-Unis prennent leurs distances avec l'Ukraine, les pays d'Europe multiplient les rendez-vous pour évoquer les questions de défense et de sécurité face à une Russie toujours menaçante.
Après s'être rassemblés en urgence à Paris le 17 février, les dirigeants d'une quinzaine de pays, dont la France et l'Allemagne, devaient échanger à nouveau dimanche 2 mars à Londres sur la coopération militaire avec l'Ukraine.
Le tout en lien avec l'Otan et l'Union européenne. ,Le sujet prend encore plus de résonance après l'altercation survenue vendredi entre les présidents Trump et Zelensky, qui a secoué le Vieux Continent.
"Il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", a notamment déclaré sur X la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.
Une rupture nette de la politique américaine
Face à un président américain qui promet de remettre "l'Amérique en premier", en accentuant la pression sur ses partenaires de l'Otan, en appelant directement Vladimir Poutine pour lancer un cycle de rencontres et en malmenant Volodymyr Zelensky à plusieurs reprises, les Européens ont progressivement musclé leur discours cet hiver.
Comme le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui soutient désormais le projet français d'envoyer des troupes européennes de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu en Ukraine.
Présentée par Emmanuel Macron à Washington, cette idée a plu au président américain. Donald Trump a même assuré que Vladimir Poutine l'accepterait – ce que le Kremlin a rapidement démenti.
Dans le flou face au nouveau locataire de la Maison Blanche, l'Europe se prépare déjà à doper ses investissements militaires.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a expliqué à Munich, mi-février, qu'elle proposerait bientôt d'activer la clause de sauvegarde, qui permet aux pays de l'UE de dépenser plus en cas de circonstances exceptionnelles, sans se soucier des règles sur les déficits et les dettes publiques.
Le Royaume-Uni, qui a quitté l'Union en 2020, va aussi augmenter son budget de défense d'ici à 2027.Avant la réunion d'urgence de Londres, dimanche, le débat s'est concentré autour de la dissuasion nucléaire européenne.
Au sein du Vieux Continent, seuls la France et le Royaume-Uni disposent de l'arme suprême, avec un peu plus de 500 têtes nucléaires en commun, selon un décompte de l'Arms Control Association.
Berlin demande "un partage de la sécurité nucléaire"
Par la voix de son futur chancelier, Friedrich Merz, l'Allemagne a demandé l'ouverture de discussions pour un "partage" de ces capacités. "Nous devons discuter avec les Britanniques et les Français – les deux puissances nucléaires européennes – pour savoir si un partage du nucléaire, ou du moins de la sécurité nucléaire du Royaume-Uni et de la France, pourrait également s'appliquer à nous", a-t-il lancé à la télévision allemande le 21 février, avant les élections législatives qu'il a remportées deux jours plus tard.
Vendredi, lors d'une visite d'Etat au Portugal, Emmanuel Macron s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur ce sujet. "Si les collègues européens veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles, mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre", a-t-il déclaré dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.
Une position que le chef de l'Etat a réaffirmée auprès de plusieurs médias, samedi soir, de retour à Paris : "Nous avons un bouclier, pas eux. Et ils ne peuvent plus dépendre de la dissuasion nucléaire américaine. Il faut un dialogue stratégique avec ceux qui ne l'ont pas et ça rendrait la France plus forte", a affirmé le président de la République au Parisien, Ouest-France, Le Parisien et La Tribune dimanche.
Par la voix de son futur chancelier, Friedrich Merz, l'Allemagne a demandé l'ouverture de discussions pour un "partage" de ces capacités. "Nous devons discuter avec les Britanniques et les Français – les deux puissances nucléaires européennes – pour savoir si un partage du nucléaire, ou du moins de la sécurité nucléaire du Royaume-Uni et de la France, pourrait également s'appliquer à nous", a-t-il lancé à la télévision allemande le 21 février, avant les élections législatives qu'il a remportées deux jours plus tard.
Vendredi, lors d'une visite d'Etat au Portugal, Emmanuel Macron s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur ce sujet. "Si les collègues européens veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles, mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre", a-t-il déclaré dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.
Une position que le chef de l'Etat a réaffirmée auprès de plusieurs médias, samedi soir, de retour à Paris : "Nous avons un bouclier, pas eux. Et ils ne peuvent plus dépendre de la dissuasion nucléaire américaine. Il faut un dialogue stratégique avec ceux qui ne l'ont pas et ça rendrait la France plus forte", a affirmé le président de la République au Parisien, Ouest-France, Le Parisien et La Tribune dimanche.
"Je crois qu'aujourd'hui, c'est le moment d'un réveil stratégique, parce que, dans tous les pays, il y a un trouble, une incertitude, sur le soutien américain dans la durée. "Emmanuel Macron à plusieurs médias français
Les propos du chef de l'Etat ont recueilli l'assentiment de plusieurs responsables politiques français. "La France a un rôle immense à jouer parce qu'elle est la seule puissance dotée de l'arme nucléaire de l'Union européenne, parce qu'elle a une industrie de défense puissante", a estimé sur franceinfo l'eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann.
"Nous changeons d'époque", a souligné sur X l'ex-Premier ministre Michel Barnier qui, sans évoquer le nucléaire, plaide pour un "aggiornamento stratégique" en Europe, avec, par exemple, la création d'un "conseil de sécurité européen".
Les précautions du gouvernement français
Des résistances à ce projet encore embryonnaire de parapluie nucléaire franco-britannique se font néanmoins sentir, notamment en France, à travers les positions du Rassemblement national et de La France insoumise.
La dissuasion nucléaire nationale doit rester "française" et "on ne doit pas la partager", a ainsi estimé Marine Le Pen en marge du Salon de l'agriculture, samedi. Jean-Luc Mélenchon a quant à lui affirmé sur son blog qu'il fallait "faire obstacle" à "l'Europe de la défense", sans mentionner la question spécifique du nucléaire.
Le sujet demeure extrêmement sensible et Paris se veut très prudent en la matière. La dissuasion nucléaire "est française et restera française", a rappelé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, jeudi sur franceinfo.
Des propos repris dimanche par Marc Ferracci, le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie, sur Europe 1 et CNews : "Discuter de la manière dont s'opère la dissuasion nucléaire à l'échelle européenne, ça n'est aucunement remettre en question la souveraineté française. La décision d'utiliser l'arme nucléaire restera française. Il faut être très clair. Les intérêts de la France ne s'arrêtent pas aux frontières françaises. Celui qui prendrait la décision d'utiliser l'arme nucléaire restera le chef des armées, c'est-à-dire le président de la République française".
Pour le reste , la classe politique française demeure divisée autour du partage du parapluie nucléaire tricolore La question pourrait en tout cas s'inviter au sommet de Londres, dimanche.
Le Royaume-Uni et la France travaillent à "un plan pour faire cesser les combats"
Selon les précisions du gouvernement britannique à l'AFP, les participants discuteront de "la nécessité pour l'Europe de jouer son rôle en matière de défense" et des "prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides" sur le continent, face au risque de retrait du parapluie américain.
Signe de l'accélération du calendrier, un autre sommet spécial sur ces enjeux de sécurité doit aussi avoir lieu le 6 mars, comme l'a annoncé le Conseil européen.
Avec France info