Dans l'actualité : Tesla est visé par une nouvelle enquête de l'Administration nationale américaine de la sécurité routière (NHTSA), révèle CNBC.

En cause : un problème de contrôle de la direction et de perte de la direction assistée sur les véhicules Model 3 et Model Y sortis des cartons cette année.

Selon les régulateurs fédéraux de la sécurité des véhicules, une douzaine de conducteurs se sont plaints d'un problème similaire, qui aurait notamment provoqué un accident.

Mais le nombre de conducteurs impactés pourrait être considérable : jusqu'à 280.000 véhicules Model 3 et Y de l'année 2023 pourraient être concernés, selon la NHTSA.

Une belle tuile pour Tesla, alors que le Model Y est son best-seller (la voiture la plus vendue au monde au premier trimestre, ni plus ni moins). Le Model 3 ne fait pas non plus pâle figure puisqu'il s'agit du véhicule le plus abordable de la marque américaine, un type particulièrement recherché en ces temps de crise.

Le détail : Que risque Tesla, concrètement ? Il faudra encore attendre les conclusions de cette enquête, mais une investigation de la NHTSA amène généralement un constructeur automobile à examiner d'éventuels problèmes de fabrication ou de conception, et à procéder à un rappel volontaire des modèles concernés.

De (trop ?) nombreuses enquêtes :

Zoom-arrière : C'est loin d'être la première fois que Tesla se retrouve visé par une enquête fédérale américaine.

Les instances de régulation américaines ont ouvert pas moins de 30 enquêtes pour déterminer la part de responsabilité de Tesla dans des accidents de la route ayant entraîné 10 décès depuis 2016, où des systèmes d'aide à la conduite ont été utilisés.

À ce jour, l'autorité a déjà écarté la responsabilité du logiciel de conduite assistée « Autopilot » dans 3 des 30 cas, qui permet à la voiture de se garer automatiquement ou d'adapter la navigation sur l'autoroute.

Ces accidents ont suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, ravivant le débat sur les capacités de semi-autonomie des Tesla, notamment l'Autopilot.

Notons que l'an dernier, Tesla avait déjà rappelé certains Model S et Model X à cause de problèmes de direction assistée causés par une mise à jour défectueuse du logiciel.

Certains conducteurs peuvent opter pour une version plus coûteuse appelée « FSD » (Full Self-Driving) pour une conduite encore plus autonome, même si le conducteur n'est pas censé lâcher le volant. Mais on est encore loin d'une voiture qui se conduit toute seule. Même si Elon Musk se plaît à teaser régulièrement l'arrivée de l'autonomie complète.

Mais ce « FSD » est également sous le feu des critiques. En juillet 2022, un autre régulateur américain, le California Department of Motor Vehicle, avait introduit deux plaintes accusant l'entreprise de tromper ses clients avec un logiciel qui ne tient pas ses promesses.

Pendant ce temps, les concurrents observent les déboires de Tesla et préparent leur offensive améliorée à l'Autopilot, comme le chinois BYD qui pourrait équiper le nouveau modèle Han de la fonction High Speed Pilot Assisted Driving dès le quatrième trimestre de cette année.

Il y a plus : Tesla a également attiré l'attention de la pire des manières en dehors des États-Unis, notamment en Chine, un de ses meilleurs marchés.

Le 5 novembre 2022, un accident tragique impliquant une Tesla Model Y s'est produit à Guangdong, en Chine, faisant deux morts et trois blessés. Malgré les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, Tesla a déclaré qu'elle collaborerait avec les autorités chinoises dans leur enquête et a suggéré que l'accident n'était pas dû à un dysfonctionnement. Les données de la voiture ont montré que la pédale de frein n'avait pas été enfoncée avant l'accident, mais que l'accélérateur avait été fortement engagé, causant la tragédie.

Tesla a été confrontée à d'autres accusations de défaillance de la pédale de frein par le passé, notamment lorsqu'une cliente chinoise a organisé une manifestation au Salon automobile de Shanghai en affirmant