Par Rachid Boufous
Ibn Aïcha fut néanmoins lourdement réprimandé par le Sultan, pour n’avoir pas réussi à arracher un accord avec Louis XIV pour la libération des huit mille marocains détenus aux galères royales à Marseille..
Bref, on aurait aimé croire à ce passage du président Macron s’il était vrai, mais l’histoire est faite de tant de mythes qui n’engagent que ceux qui y croient…
Le discours du président n’en fut pas moins émouvant et très bien écrit, même si la majorité des parlementaires n’ont en pas saisi le sens et les tournures de phrases. Cela fait longtemps que la langue française n’est plus pratiquée par nos politiciens, hormis les ministres qui ont fait la mission française.
Toutefois, ce discours eut comme point d’orgue la reconnaissance franche et sans équivoque de la marocanité des provinces du sud par la France et que le président a continué à indiquer dans son discours par le vocable de « Sahara Occidental », lamentablement censuré par la télévision locale, comme si cela était un crime phonique d’appeler les choses par leur nom historique. Oui, le Sahara Occidental est marocain, comme le Sahara oriental l’est autant. Et nous avons hâte, au Maroc, de consulter enfin les archives relatives à nos territoires spoliés, tenus au secret, à Nantes, depuis la fin du protectorat français en 1956.
Nous devons enfin connaître, pour l’histoire, les conditions dans lesquelles de vastes territoires marocains furent annexés à l’Algérie par la France entre 1844 et 1952 comme Tidikelt, Bechar, Telemcen, Ain Baida, le Gourara, le Touât, Reggane, Ain Saleh, Tindouf et Tamenrasset; ou permis à l’Espagne et la France de les occuper notamment le Sahara occidental de cap juby jusqu’en Mauritanie, comprise.
Il est primordial qu’une commission historique mixte voit le jour, afin de jeter toute la lumière sur une histoire coloniale sombre, afin d’informer les générations futures sur l’histoire de leur pays. Nous ne pouvons pas en faire l’économie…
En tous cas, le président français a eu droit à une longue et historique standing ovation de la part des parlementaires et des ministres marocains, à son évocation de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Il ne pouvait pas en être autrement, lui qui avait justement détendu l’atmosphère crispée qui régnait dans l’hémicycle en disant que le seul terrain sur lequel le France et le Maroc était adversaire était celui du football, ce qui provoqua l’hilarité générale et bienvenue dans un moment aussi grave que celui-ci.
Après cela, le président est parti déjeuner au Chellah avec l’élite culturelle du pays, sans que Himself ait été invité, ce qui est un impair inexcusable de la part du protocole diplomatique; mais en tant qu’écrivain universel et mondialement connu, Himself n’en a cure, sans doute que cette faute de goût sera réparée rapidement..!
Bien sûr les médias français ont longuement glosé ce matin sur la présence de Yassine Belatar, en jogging et espadrilles à la cérémonie de salut des délégations, hier, au Palais Royal. De ce côté-ci de la Méditerranée on se fiche pas mal de qui il est, Belatar, ainsi que d’autres invités du président français que nous n’aimons pas ici. Nous les tolérons par correction diplomatique, sans plus.
En définitive, on considère au Maroc que la visite du président français est un franc succès et on attend avec impatience que les nombreuses lettres d’intention et autres mémorandums d’entente, signés hier, entre les deux délégations officielles, deviennent rapidement une réalité sur le terrain, afin de consolider le nouveau partenariat franco-marocain.
Vive l’amitié Maroco-Française !
Rachid Boufous