Le Shacman X6000 n’est pas un camion comme les autres. Avec son moteur diesel de 16,6 litres et une puissance de 800 chevaux, il est conçu pour dominer les routes les plus exigeantes. Équipé d’une boîte automatique à 16 rapports, ce géant des transports intègre des technologies de pointe telles que la détection de somnolence et une télématique en temps réel, garantissant une conduite à la fois performante et sécurisée. Respectant les normes Euro 5, il incarne l’avenir de l’industrie du fret. Cerise sur le gâteau : 40 % de sa production est réalisée localement, avec des ambitions d’intégration croissante et des yeux rivés sur les marchés d’exportation africains.

Pendant que le Maroc célèbre cette prouesse industrielle, l’Algérie, elle, semble enchaîner les faux pas. Shacman, qui avait initialement choisi l’Algérie comme base pour conquérir 80 % du marché africain, a dû faire face à une série de déconvenues. En 2018, le constructeur chinois s’était installé avec optimisme, mais la chute du régime Bouteflika en 2019 a tout bouleversé. Ahmed Mazouz, le partenaire local de Shacman, a été arrêté, et l’armée algérienne, via le ministère de la Défense, a pris le contrôle des opérations. Résultat : les projets de Shacman se sont enlisés dans des méandres bureaucratiques, transformant ce qui aurait pu être une success story en un véritable cauchemar administratif.

L’ironie de cette situation est palpable. Alors que l’Algérie semble s’acharner à décourager les investisseurs étrangers, le Maroc, lui, offre un terrain fertile pour l’innovation et la croissance. Le X6000, qui aurait pu être assemblé à Alger, est désormais une fierté marocaine. Cette divergence de trajectoires souligne les différences fondamentales entre les deux pays en matière de gouvernance économique. L’Algérie, malgré ses ressources et son potentiel, peine à créer un environnement favorable aux entreprises étrangères, tandis que le Maroc continue d’attirer les investissements grâce à une stratégie claire et des réformes ambitieuses.

Cette histoire n’est pas seulement une rivalité régionale ; c’est une leçon pour l’ensemble du continent africain. Elle montre que la stabilité politique, une bureaucratie efficace et une vision à long terme sont essentielles pour attirer et retenir les investissements. Alors que le Maroc s’envole vers de nouveaux sommets industriels, l’Algérie, elle, semble rester prisonnière de ses propres contradictions. Et quand on parlera du Shacman X6000, on se souviendra que c’est au Maroc que ce géant des routes a trouvé son berceau.