Depuis 25 ans, la politique industrielle du Maroc a évolué sous l'impulsion du Roi Mohammed VI. M. Mezzour souligne que cette évolution s'est fondée sur une ouverture économique progressive, attirant des investisseurs étrangers grâce à des accords de libre-échange. Ces efforts ont nécessité des investissements massifs dans les infrastructures et le développement des compétences locales pour répondre aux besoins des nouveaux secteurs industriels.

Les premiers secteurs prioritaires, connus sous le nom de "métiers mondiaux du Maroc", incluaient l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile, les industries de transformation et les technologies de l’information. Aujourd'hui, cette liste s'est élargie pour inclure d'autres domaines stratégiques, créant ainsi un environnement propice à une industrialisation rapide et à l'attraction d'opérateurs mondiaux.

M. Mezzour met en avant la nouvelle ère industrielle du Maroc, axée sur la souveraineté. Cette approche vise à renforcer l'indépendance économique du pays en répondant aux besoins locaux, tout en augmentant la résilience face aux crises. La pandémie de Covid-19 a démontré l'importance de cette stratégie, incitant le Maroc à identifier des opportunités de substitution à l'importation et à lancer la Banque de projets.

La Banque de projets est une initiative phare visant à identifier et développer des projets industriels capables de remplacer les importations et de créer de nouveaux emplois. En analysant 183 milliards de dirhams de produits importés, le ministère a identifié 34 milliards de dirhams de biens pouvant être produits localement de manière compétitive. L'objectif est de créer 400 000 emplois et de mobiliser 110 milliards de dirhams en investissements, générant un chiffre d’affaires de 92 milliards de dirhams en substitution aux importations et 85 milliards de dirhams en exportations.

Les projets couvrent une large gamme de secteurs, incluant l'agroalimentaire, la chimie, le textile, la métallurgie, la plasturgie, les matériaux de construction, l'électronique, l'économie circulaire, le cuir, l'automobile, les énergies renouvelables et l'industrie navale. Ils sont portés par des entreprises de toutes tailles, créant un écosystème industriel dynamique et résilient.

M. Mezzour reconnaît que les défis sont nombreux, notamment les obstacles administratifs et les tendances protectionnistes internationales. Cependant, il reste optimiste quant à l'avenir de l'industrie marocaine, soulignant l'importance de la collaboration avec les partenaires internationaux pour surmonter ces obstacles et maintenir les investissements.

Le ministère a mis en place des mécanismes de suivi et d'évaluation rigoureux pour mesurer l'impact des initiatives industrielles, utilisant des indicateurs de performance clés pour ajuster les politiques en conséquence. M. Mezzour affirme que le Maroc continuera à attirer des investissements, à soutenir les entreprises locales et à promouvoir l'innovation pour assurer une croissance durable et inclusive.

M. Mezzour est convaincu que le Maroc offre un environnement propice aux affaires, avec des infrastructures de qualité, une main-d’œuvre qualifiée et une position géostratégique avantageuse. Le pays s'affirme de plus en plus comme un leader industriel en Afrique et dans le monde, avec des mesures d’accompagnement pour faciliter les investissements et promouvoir une économie en pleine croissance.

En conclusion, le Maroc vise à renforcer son indépendance économique, à créer des emplois de qualité et à augmenter la valeur ajoutée de ses produits. Le pays se prépare à une nouvelle ère industrielle, axée sur la souveraineté et la résilience, avec des projets ambitieux qui promettent de transformer l'économie marocaine et de la positionner comme un acteur majeur sur la scène internationale.

Propos recueillis par Afifa Dassouli pour nos confrères de la Nouvelle Tribune