Poème à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
Les rires d'autrefois s'envolent en lambeaux.
Le vent de la raison souffle sur les ménages,
Économe d'amour, il défie les lignages.
Les murs sans murmure contemplent l'abandon,
Des nuits sans nourrisson, sans berceuse au balcon.
Où sont les temps bénis des enfants innombrables,
Ombres qui remplissaient des maisons mémorables ?
Le verbe « enfanter » se fait murmure lointain,
Sous l'ombre des calculs, il périt au matin.
Les songes effacés sous le poids des dépenses,
Chiffrent la progéniture en dettes et absences.
Déjà point l’avenir d’un peuple déserté,
Sans âme qui succède à son éternité.
Les berceaux sont vides et les jouets sans maître,
L’espoir s’amenuise, incapable de naître.
Ô mères d'autrefois aux bras chargés d'enfants,
Vos noms s’effacent tels des souvenirs d’antan.
Les pères désormais comptent plus que n’élèvent,
Le monde les enjoint d’épargner, qu’ils s’achèvent.
Et le cri des bébés qui jadis enchantait,
Est silence, funeste, dans un monde effaré.
Peuple aux mille couleurs, où ton rire s'endort ?
Quand la vie est figée, c'est la nation qui mord.