Poème à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
L'homme avale en silence le poids de sa disgrâce.
Le miel de l'illusion sur sa langue s'étend,
Tandis qu'au fond du cœur gronde un lourd mécontent.
Les couleuvres amères qu'impose le destin,
Se parent d'un éclat qu'on dit presque divin.
Ô la voix du pouvoir, douce mais assassine,
Qui fait chanter au peuple une fausse doctrine.
Les ruses du discours, voilées de vérité,
Couvrent l'amère plaie d'un doux manteau d'été.
Et sous ce masque d'or, fragile et éphémère,
Se cache un sombre accord, lourd d'un goût de misère.
Les âmes se résignent au fardeau quotidien,
Et dressent des louanges au mensonge ancien.
Nul n'ose dénoncer le poids de l'imposture,
Car l'ordre exige paix sous d'étranges parures.
Ainsi vont les saisons dans ce bal éternel,
Où l'homme fait semblant sous un ciel artificiel.
Mais dans les cœurs éteints, un feu rêve d'éclat,
Le jour où vérité triomphera du plat.
Hélas ! Il faut sourire aux chaînes qu’on redoute,
Le désespoir se tait, et la sagesse écoute.
Et si d’avaler tout devient règle et raison,
Alors bénie soit-elle, l’amère trahison.
Ce poème explore l'idée du compromis douloureux en politique, où l'on doit non seulement accepter l'inacceptable mais aussi le défendre comme nécessaire.
Les illusions et les artifices du discours politique, bien qu’enrobés de douceur, dissimulent une amertume profonde.
Les élites justifient des décisions impopulaires sous le couvert de la raison d’État, tandis que le peuple, contraint au silence, loue parfois des mensonges devenus coutumes.
La quête de vérité, bien que présente, demeure étouffée par les nécessités du moment. Pourtant, malgré cette soumission, une lueur d’espoir persiste : celle d’un éventuel triomphe de la sincérité.
Le poème, conclu dans un ton désabusé, rappelle que ces compromissions sont le prix de la stabilité et de l'ordre social.