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Perspectives sur l'égalité des sexes au Maroc : entre avancées et obstacles


Rédigé par le Jeudi 7 Mars 2024

Selon la Banque Mondiale (BM) dans son rapport « Women, Business and the Law 2024 », le Maroc se distingue comme un leader régional en matière d'égalité des sexes dans le milieu professionnel et juridique au sein de la région MENA. Le rapport analyse les facteurs favorables à l'autonomisation économique des femmes dans 190 économies mondiales et met en avant les réalisations remarquables du Royaume dans ce domaine.



Le rapport présente huit indicateurs clés qui couvrent différents aspects de la vie professionnelle des femmes. En plus des critères conventionnels, cette édition introduit deux nouveaux indicateurs évaluant la sécurité des femmes et l'accès à la garde d'enfants. Cette approche vise à fournir une vision plus holistique de l'inclusion économique des femmes, en tenant compte des lois, de leur application et des avis d'experts.

La plupart de ces indicateurs sont pertinents pour toutes les femmes, y compris celles travaillant dans le secteur informel. Ils évaluent les lois et les politiques qui protègent les femmes contre la violence, ainsi que celles qui influent sur leur liberté de mouvement, leur capacité à posséder des biens ou à hériter.

Les données du rapport de la BM sont actualisées jusqu'au premier octobre 2023, ce qui alimente le débat politique sur les opportunités économiques pour les femmes. Concernant le Maroc, le rapport met en lumière une loi adoptée par le Parlement en juillet 2021, établissant des quotas pour la représentation des femmes dans les conseils d'administration des entreprises cotées en bourse : au moins 30 % d'ici 2024 et 40 % d'ici 2027.

Ce progrès est salué comme le résultat d'une collaboration entre le gouvernement, le Parlement et la société civile, et il est attendu qu'il favorise non seulement l'avancement professionnel des femmes, mais aussi qu'il ait un impact positif sur la croissance économique et la performance des entreprises.

Cette réforme reflète un changement significatif d'attitudes et se concrétise par des nominations féminines dans des postes gouvernementaux clés et des femmes à la tête de grandes villes. En tant que pionnier dans la région MENA pour une telle mesure, le Maroc prévoit que cette réforme stimulera la performance des entreprises et encouragera l'ascension professionnelle des femmes.

Malgré ces avancées, telles que l'introduction de quotas dans les conseils d'administration, les femmes rencontrent encore des obstacles pour intégrer le marché du travail et accéder à des postes de direction. Les statistiques montrent en effet une sous-représentation des femmes dans la population active marocaine.

Ces défis persistent en raison de facteurs sociaux, économiques et culturels qui alimentent les inégalités en matière d'emploi, de conditions de travail et de représentation dans les instances décisionnelles. Malgré cela, le Maroc demeure engagé à surmonter ces obstacles et à promouvoir l'inclusion économique des femmes à tous les niveaux.

Le rapport de la Banque Mondiale répertorie les lois et politiques qui entravent l'inclusion économique des femmes. En croisant les domaines juridiques et les politiques publiques avec les décisions économiques prises par les femmes tout au long de leur vie et de leur carrière, il identifie les domaines où persistent les obstacles pour les femmes.

Au Maroc, malgré l'article sur la parité inscrit dans la Constitution de 2011 (article 19, stipulant que « l'État contribue à réaliser la parité entre les hommes et les femmes »), les inégalités de genre persistent et se sont même accentuées au cours de la dernière décennie. En 2020, bien que les femmes représentent 50,2% de la population du pays, seulement 23% étaient actives sur le marché du travail, contre 27% en 2010, selon une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP) en 2021. Les femmes ne dirigeaient que 13 % des entreprises marocaines en 2019 (19 % dans les services, 14 % dans le commerce et 13 % dans l'industrie).

Dans le secteur public, les femmes occupaient seulement 23 % des postes de cadres, 20 % des sièges à la Chambre des représentants et 21 % des sièges dans les conseils d'administration régionaux et locaux. Pourtant, en moyenne, les femmes marocaines obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les hommes. En 2021, 55 % des diplômés du secondaire étaient des femmes, et la proportion de Marocains âgés de 15 ans et plus ayant fait des études supérieures était bien plus élevée chez les femmes (26 %) que chez les hommes (14 %). Les femmes représentaient également 60 % des diplômés en gestion et 50 % des diplômés en sciences et technologies.

Inégalités de genre, Parité constitutionnelle, Taux d'activité des femmes, Emploi et direction d'entreprise, Participation politique, Éducation et genre.






Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 7 Mars 2024

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