Le regroupement de 32 associations féministes et de défense des droits humains, issu de diverses régions du Maroc, a été formé le 30 novembre 2022 dans le but de participer activement au débat sur la réforme du Code de la famille. À cette fin, il a été invité à partager ses points de vue avec la commission chargée de réviser ce texte le 2 novembre 2023. Au cours du dernier mois, des menaces en ligne se sont intensifiées à l'encontre de ses membres, ciblant des activistes, des associations, des individus non affiliés à la coordination, ainsi que des journalistes.

La lettre ouverte reçue dénonce ces menaces, qui véhiculent des discours haineux et des fatwas, encourageant à la violence et cherchant à intimider les défenseurs des droits humains, qu'ils soient hommes ou femmes, tout en cherchant à réduire au silence les voix féminines impliquées dans les débats publics. De plus, elle souligne la totale incohérence de ces messages avec les positions officielles du Maroc ainsi qu'avec les droits inscrits dans la Constitution, qui garantissent aux citoyens et aux citoyennes des droits conformes aux normes nationales et internationales ratifiées par le pays.

«Ces menaces, qui ne sont pas dépourvues de certains discours haineux et de fatwas, incitent à la violence et visent à intimider les défenseurs des droits humains, hommes et femmes, tout en faisant taire les voix des femmes engagées dans des questions de débat public», dénonce la lettre ouverte parvenue. Celle-ci pointe aussi une «totale contradiction de ces messages avec les choix officiels du Maroc et les droits prévus dans la Constitution, pour les citoyens et les citoyennes, en harmonie avec les dispositions nationales et les accords internationaux ratifiés par le pays».

«En plus de toutes sortes d'insultes et de calomnies dégradantes pour la dignité humaine des femmes, vues quotidiennement sur diverses plateformes et réseaux sociaux, un groupe de militantes féministes a reçu, le 28 mars 2024, des messages à graves à portée terroriste, de la part de personnes qui ont menacé de les tuer», affirme encore la coalition.

Dans ces messages, certains auteurs ont menacé notamment de s'en prendre «aux enfants et aux membres des familles des militantes, ce qui traduit des méthodes d'intimidation suggérant des pratiques de filature des concernées et de leurs proches», dénonce la lettre ouverte.

La lettre souligne l'urgence d'une intervention des institutions étatiques pour garantir la sécurité des femmes visées et pour prendre les mesures nécessaires pour faire face à ces menaces. Elle préconise une approche combinant sécurité et justice, en accord avec les initiatives nationales de lutte contre l'extrémisme, la haine et le terrorisme.

En outre, la coordination a appelé le procureur général à engager toutes les démarches judiciaires requises pour identifier les responsables et les traduire en justice.