Par BERALA ZAKARIA
Alors que les athlètes s'efforcent de battre des records à Paris, à Gaza et en Cisjordanie, les cris des innocents s'élèvent au-dessus du bruit des canons. Le contraste est saisissant : d'un côté, la célébration de l'excellence humaine ; de l'autre, la destruction de vies humaines.
Ce paradoxe rappelle les jeux du Colisée de la Rome antique, où les spectateurs applaudissaient des combats à mort. Aujourd'hui, nos écrans nous permettent de passer sans transition d'une compétition sportive à des images de guerre, créant une forme moderne de spectacle macabre.
La situation en Palestine soulève des questions cruciales sur notre humanité. Comment pouvons-nous célébrer la paix et l'unité à travers le sport tout en restant silencieux face à la souffrance d'autrui ? Cette dualité met en lumière les contradictions de notre civilisation, qui prône les droits de l'homme tout en fermant les yeux sur certaines atrocités.
L'empereur romain Honorius a mis fin aux combats de gladiateurs en 404 après J.-C., les jugeant barbares. Plus de 1600 ans plus tard, nous organisons les Jeux Olympiques pour célébrer la paix, tandis que des conflits persistent ailleurs. Cette réalité nous oblige à réfléchir sur la sincérité de nos valeurs et sur notre capacité à agir face à l'injustice.
Le poète romain Juvénal disait : "Le peuple ne désire que deux choses : du pain et des jeux." Aujourd'hui, nous pourrions ajouter à cette liste les distractions numériques qui détournent notre attention des enjeux humanitaires urgents.
Cela nous invite à reconsidérer nos priorités et à nous demander comment nous pouvons concilier notre amour du sport avec notre devoir de compassion et d'action face aux souffrances humaines. Il nous rappelle que la véritable mesure de notre civilisation ne réside pas dans nos prouesses athlétiques, mais dans notre capacité à préserver et à promouvoir la dignité humaine pour tous.