Le Maroc est-il en danger de surendettement ? Pas selon le Fonds monétaire international. Dans son dernier rapport publié le 9 avril 2025, l’institution de Bretton Woods juge la dette publique marocaine soutenable, en dépit d’un contexte international instable et de tensions économiques persistantes. Une position qui tranche avec les alertes émises sur d’autres pays émergents.
Le FMI salue d’abord la stratégie d’assainissement budgétaire engagée par le Royaume, qui devrait se poursuivre de manière progressive. Le ratio dette/PIB, qui avait atteint un pic en 2022, devrait redescendre à 65,1 % d’ici 2030, selon les projections.
Cette tendance s’appuie sur un recul progressif des besoins bruts de financement de l’administration centrale, estimés à 8,1 % du PIB en 2025, contre 11 % en 2022.
Cette tendance s’appuie sur un recul progressif des besoins bruts de financement de l’administration centrale, estimés à 8,1 % du PIB en 2025, contre 11 % en 2022.
Une trajectoire budgétaire rassurante
L’ajustement budgétaire se fait à un rythme que le FMI juge soutenable et compatible avec la stabilité sociale. Les réformes de la loi organique relative à la loi de finances, la rationalisation des dépenses et l’élargissement de l’assiette fiscale ont permis d’améliorer la crédibilité budgétaire du pays. L’objectif de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2028 est ainsi jugé réaliste.
Par ailleurs, les réformes structurelles engagées, notamment dans la gestion des ressources publiques, la numérisation de l’administration fiscale ou encore l’amélioration de la gouvernance, sont vues comme des leviers essentiels pour consolider les finances publiques.
Des vulnérabilités sous contrôle
Le FMI souligne toutefois certains risques à surveiller, notamment la part croissante de la dette extérieure, qui devrait passer de 48,2 % du PIB en 2023 à 53,4 % en 2025. Le Trésor continuerait néanmoins à se financer en grande majorité sur le marché intérieur, réduisant ainsi l’exposition aux chocs extérieurs.
Quant à la dette extérieure en devises, elle est jugée relativement stable, avec un taux d’endettement extérieur public qui resterait inférieur à 50 % du PIB. La dette extérieure privée, elle, pourrait atteindre environ 70 %, un niveau qui appelle à la vigilance, mais qui ne constitue pas une menace immédiate selon les experts du FMI.
Une nouvelle règle budgétaire en discussion
Enfin, le rapport évoque la mise en place d’une nouvelle règle budgétaire, qui permettrait d’encadrer davantage la politique fiscale en intégrant non seulement le déficit, mais aussi les investissements et les variations du cycle économique. Ce mécanisme vise à garantir à la fois la stabilité macroéconomique et la pérennité des réformes engagées.