Rabat – Mars 2025. L’annonce de la nomination d’un nouveau directeur, Anouar Alaoui Ismaili,  à la tête de Maroc PME ne doit pas être perçue comme une simple actualité administrative. Elle intervient dans un contexte de remise en question du rôle des agences publiques d’appui aux entreprises, au moment même où les TPE-PME marocaines — colonne vertébrale de l’économie nationale — peinent à retrouver un second souffle. Ce changement de leadership pourrait, ou plutôt devrait, marquer le début d’un renouveau stratégique pour une institution qui mérite mieux que la discrétion dans laquelle elle s’est enlisée ces dernières années.

Créée pour accompagner, financer et faire monter en compétences les petites et moyennes entreprises, Maroc PME souffre d’un déficit de notoriété et d’impact concret. Ses dispositifs sont parfois jugés trop complexes, peu réactifs et mal connus du tissu entrepreneurial, notamment en dehors des grands pôles urbains. La multiplication des guichets, le jargon technocratique et l’éparpillement des programmes n’ont pas facilité l’accès à un soutien pourtant vital pour les TPE-PME.

La nomination du nouveau directeur — dont les premières déclarations publiques sont attendues avec intérêt — est une opportunité pour repenser le rôle de Maroc PME. L’enjeu n’est pas seulement de restructurer l’organigramme, mais de redéfinir la mission de l’agence dans l’écosystème économique marocain : être un catalyseur de transformation, un facilitateur agile, une passerelle efficace entre l’innovation, la finance, et les entrepreneurs du réel.

Le nouveau leadership devra répondre à une triple exigence :
 

• Simplifier l’offre d’accompagnement et la rendre compréhensible, visible et territorialisée ;
• Renforcer la transparence dans la gestion des fonds et l’évaluation des résultats ;
• Accélérer la digitalisation des services pour fluidifier les démarches et gagner en efficacité.

Vers une PME marocaine compétitive et exportatrice

Le Maroc ambitionne de faire émerger une nouvelle génération de PME innovantes, compétitives et orientées vers l’export. Dans cette perspective, Maroc PME doit devenir un hub stratégique, connecté à la formation professionnelle, aux universités, aux startups et aux marchés étrangers. L’heure est venue de dépasser la logique de subventions ponctuelles pour entrer dans une ère de coaching à long terme, d’incubation intelligente, et de co-financement structurant.

Alors, attention à ne pas rater le tournant

À l’image d’autres institutions publiques en phase de réforme, Maroc PME ne peut plus se permettre d’avancer en mode pilote automatique. Le Maroc de 2025 a besoin d’un tissu productif résilient, digitalisé et conquérant. Le changement de direction doit être l’occasion de réinitialiser en profondeur les missions, les outils et la gouvernance de cette agence clé. Le nouveau directeur, s’il en a la volonté et les moyens, pourrait bien incarner le réveil tant attendu.