Par Mamadou Bilaly
Ce geste pourrait être interprété comme une manifestation du "bonapartisme" moderne, où le président, en quête de "stabilité institutionnelle", privilégie ses propres prérogatives au détriment de la représentation parlementaire issue du suffrage universel. Pour la gauche, cela symbolise un mépris non seulement pour les électeurs qui ont soutenu le NFP, mais aussi pour les idéaux mêmes de la démocratie participative, où le gouvernement devrait refléter les choix du peuple.
Ce mardi, le president Emmanuel Macron, comme dépassé par sa propre dissolution, a décidé d’entamer de nouvelles consultations des forces politiques pour Matignon, sans convier le Rassemblement national (RN), Éric Ciotti, ni LFI à cette nouvelle session. Invités, les représentants du Parti socialiste (PS), des Écologistes et du PCF ont aussitôt décliné l'invitation du chef de l'État.
La Gauche en rage : Le bras de fer avec Macron
En tout cas, en réponse à cette crise, LFI a appelé à une grande manifestation le 7 septembre, en collaboration avec plusieurs organisations de jeunesse, pour dénoncer ce qu'elle perçoit comme une menace grave pour la démocratie. Ce mouvement vise à rassembler toutes les forces politiques, syndicales et associatives déterminées à défendre le respect des résultats électoraux et à empêcher Macron de saper les fondements mêmes du système démocratique français.
Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, affirme que le chef de l'État n'est pas totalement fermé à la gauche et qu'il pourrait, par exemple, discuter avec une personnalité telle que Bernard Cazeneuve, ancien ministre socialiste, qu'il juge "respectable, un grand républicain". « Le président de la République n'a pas écarté les socialistes ou les communistes », mais « Lucie Castets n'avait aucune chance », a-t-il déclaré, défendant la recherche de "stabilité institutionnelle" d'Emmanuel Macron.
L'issue la crise qui a debuté en juin dernier pourrait se révéler explosive. LFI a annoncé qu'elle présenterait une motion de destitution contre Macron, conformément à l'article 68 de la Constitution, si ce dernier persistait à ignorer le choix du peuple. De plus, toute autre nomination que celle de Lucie Castets fera l'objet d'une motion de censure, menaçant ainsi de plonger le pays dans une instabilité politique encore plus profonde.