L'ODJ Média




Les hooligans ont des droits ? Certes, mais les autres aussi !


A chaque rencontre de foot ou presque, l’effroi est là. Que va-t-il se passer ? Allons-nous encore nous retrouver, les footeux et les autres, aux prises avec les hooligans, tels qu’on les appelle, les voyous, tels qu’on devrait les appeler ?



Par Aziz Boucetta

L’image survendue du Maroc havre de paix et terre de sérénité en prend un coup… A chaque rencontre de foot ou presque, l’effroi est là. Que va-t-il se passer ? Allons-nous encore nous retrouver, les footeux et les autres, aux prises avec les hooligans, tels qu’on les appelle, les voyous, tels qu’on devrait les appeler ? Quand l’Etat prendra-t-il, enfin, les décisions qui s’imposent ?

Ce weekend, quelques temps après la réouverture des enceintes sportives, fermées durant deux ans pour cause de Covid, les stades de Safi et surtout de Rabat, la capitale ya hassra, ont connu des actes de vandalisme et de voyourisme, de destructions diverses et d’agressions perverses. Les faits : des hordes de « supporters » (les guillemets car on ne peut vraiment plus les qualifier ainsi) déferlent, cassent tout sur leur passage, blessent des dizaines de civiles et membres de forces de l’ordre, dont certains sont hospitalisés pour de méchantes blessures, et détruisent du matériel, public et privé.

De quoi sont coupables les coupables ? « Actes de violence, possession d’armes blanches, ivresse, jet de pierres causant des dégâts matériels et incendie d’un véhicule ». Rien que cela ! 160 individus ont été interpellés, dont 90 mineurs, plus de la moitié. Il est temps de dire que ce n’est pas parce que c’est un mineur qui est en cause que les dégâts sont pour autant mineurs, et les sanctions doivent être majeures.

Depuis 5 ans, 10 ans, 20 ans, c’est la même chose. Un derby à Casablanca ou à Rabat, et ce sont les populations qui se confinent et se calfeutrent, craignant pour leurs biens, les commerçants tremblant pour leurs fonds de commerce. Et pourtant, depuis toutes ces années, les responsables se réunissent, les langues se délient, hardies, les solutions sont pléthore… avant que tout recommence, la fois suivante.

Cette fois, la Fédération a frappé fort : 120.000 DH pour les clubs des FAR et du MAS, et le reste de la saison à jouer à huis-clos pour le premier. C’est fort et c’est dur, mais sera-ce suffisant ? Sans doute pas. Quand un spectateur casse et fracasse ce qui est à sa portée, menace les riverains et terrasse la police, il faut tout simplement le considérer comme criminel et le traiter comme tel. Et si des criminels ont accès aux stades, ce ne sont plus des sanctions pécuniaires uniquement qui doivent frapper les clubs, mais des sanctions pénales en plus devraient être appliquées aux responsables de ces clubs, qui savent…

Depuis 10 ans et plus, on s’accorde à dire que les mineurs ne doivent plus avoir accès aux stades. Pourquoi le peuvent-ils alors, encore et toujours ? La police est chargée de la sécurité, non pas de l’accès des spectateurs qui, lui, est de la responsabilité des clubs. Les forces de l’ordre marocaines sont aguerries et expérimentées, mais la décision politique manque, de même que la sanction judiciaire.

Et oui, comme Margaret Thatcher en 1985, notre gouvernement doit faire montre de fermeté (surtout que maintenant, même inexplicablement, le président de la FRMF est aussi membre de ce même gouvernement). Un mineur casse quelque chose ? Interpellation, jugement, condamnation, maison de correction et travaux d’intérêt général, en plus de la convocation et avertissement aux parents et/ou tuteurs légaux. Un majeur agit de même ? Interpellation, jugement, condamnation (de préférence lourde) et interdiction à vie d’accéder à un stade. L’effet d’exemple fera le reste. On peut certes sensibiliser, éduquer, expliquer, mais cela reste le temps long; à court terme, il faut sévir, « hooliganiser les hooligans » !

Comment agir alors ? Comme en Turquie, par exemple. Caméras, identification numérique (CIN ou passeport)… On peut y ajouter des appareils de reconnaissance faciale s’il le faut. Mais de la dureté, encore et toujours de la dureté. Et aux inconditionnels des droits humains, répondons que les victimes sont, aussi, des humains et que leurs droits devraient être, également, préservés.

Les stades de football au Maroc sont devenus des lieux de contestation, comme en témoignent les différents chants scandés ici, et repris dans tant de pays. Mais la contestation ne signifie nullement l’agression, la violence, la destruction et le sang !

Dans cette violence stadière désormais coutumière, les hooligans sont des inconscients, souvent criminels mais les gouvernants se montrent irresponsables. Il est temps que les premiers soient châtiés et que les seconds se reprennent… pour la paix civile et la sérénité dont se targue tant notre pays.

Rédigé par Aziz Boucetta sur  Panora Post 



Mercredi 16 Mars 2022


Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 22 Novembre 2024 - 12:44 L’Occident et le fascisme d’un genre nouveau

Chroniqueurs invités | Lifestyle | Breaking news | Portfolio | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Communiqué de presse | Santé & Bien être | Sport | Culture & Loisir | Conso & Environnement | Digital & Tech | Eco Business | Auto-moto | Musiczone | Chroniques Vidéo | Chroniques Radio R212 | Bookcase | L'ODJ Média | Last Conférences & Reportages



Bannière Lodj DJ

Avertissement : Les textes publiés sous l’appellation « Quartier libre » ou « Chroniqueurs invités » ou “Coup de cœur” ou "Communiqué de presse" doivent être conformes à toutes les exigences mentionnées ci-dessous.

1-L’objectif de l’ODJ est de d’offrir un espace d’expression libre aux internautes en général et des confrères invités (avec leurs accords) sur des sujets de leur choix, pourvu que les textes présentés soient conformes à la charte de l’ODJ.

2-Cet espace est modéré  par les membres de la rédaction de lodj.ma, qui conjointement assureront la publication des tribunes et leur conformité à la charte de l’ODJ

3-L’ensemble des écrits publiés dans cette rubrique relève de l’entière responsabilité de leur(s) auteur(s).la rédaction de lodj.ma ne saurait être tenue responsable du contenu de ces tribunes.

4-Nous n’accepterons pas de publier des propos ayant un contenu diffamatoire, menaçant, abusif, obscène, ou tout autre contenu qui pourrait transgresser la loi.

5-Tout propos raciste, sexiste, ou portant atteinte à quelqu’un à cause de sa religion, son origine, son genre ou son orientation sexuelle ne sera pas retenu pour publication et sera refusé.

Toute forme de plagiat est également à proscrire.

 











Revue de presse