A lire ou à écouter en podcast : (3.41 Mo)
La police a tiré à balles réelles sur des manifestants ! Ceci ne s’est déroulé ni en Syrie, ni en Iran, ni dans aucun pays du Sud souffrant de déficits de libertés et de démocratie, selon les critères occidentaux.
Cela s’est passé le 20 novembre, à Rotterdam, aux Pays Bas. Il y a eu deux blessés. Les manifestants néerlandais n’y battaient pas le pavé pour exiger un changement du régime politique, mais juste pour dénoncer les mesures sanitaires restrictives qui leur sont imposées.
Bizarrement, il n’y a pas eu une avalanche de condamnations de la part des dirigeants politiques et médias occidentaux, comme l’on pouvait s’y attendre.
Bien au contraire, les manifestants sont qualifiés d’émeutiers par les médias, qui ont même avancé des justifications pour expliquer le comportement agressif des agents de la police néerlandaise.
Des manifestations pour des motifs similaires se sont déroulées, durant le même weekend, en Autriche et en Belgique, dans le premier cas sans heurts, dans le second, la police a préféré utiliser des jets d’eau pour disperser les manifestants, plutôt que des balles réelles.
Si l’on se réfère aux réactions outrées des dirigeants politiques européens quand les forces de police de pays du Sud oppriment sévèrement des manifestations, l’on ne peut que s’étonner de leur silence face aux incidents aux Pays-Bas. Qu’est-ce qui explique ce « deux poids, deux mesures » ?
Il faut remarquer que même les médias du Sud ne se sont pas emparés du sujet. C’est comme si les journalistes du Sud n’osaient pas questionner les pays du Nord pour leurs violences policières, ayant intériorisé que ces Etats « démocratiques » étaient au dessus de toute critique.
Ainsi, quand un agent marocain des forces de l’ordre perd les pédales et fait parler la matraque sans discernement, ce comportement outrancier est, à juste titre, dénoncé ici comme ailleurs, les médias européens n’hésitant pas à en faire leur choux gras.
Il se trouve même des voix de ce côté-ci de la Méditerranée qui invoquent ces médias étrangers pour crier au régime autoritaire et à l’Etat policier, à chaque fois que des manifestants se font tabasser.
Ces mêmes voix se font, toutefois, muettes quand leurs pays de « référence » adoptent les mêmes pratiques que celles dénoncées chez eux. La relation de cause à effet n’est, semble-t-il, pas universelle dans le cas de figure.
Ce qui est reproché aux uns et excusé à d’autres, selon qu’ils se situent sur la rive Sud ou Nord de la Méditerranée.
S’il est possible de comprendre que le réflexe néocolonial, aussi condamnable soit-il, parvient à se perpétuer au Nord de la Méditerranée, en se contenant de changer de forme, il est beaucoup plus difficile d’admettre la survivance de la mentalité de néo-colonisé dans nos contrées, que véhiculent le plus souvent des esprits qui se prétendent éclairés.
Il n’est question, dans ce propos, ni de légitimer les violences policières dans nos contrées, ni de se mêler de la manière dont des nations étrangères gèrent leurs affaires internes. Que chaque peuple se débrouille avec ses propres dirigeants.
La seule déduction de simple bon sens à tirer de tous ces évènements est qu’aucun pays n’a de leçons à donner à d’autres. De fil en aiguille, il y a bien des esprits du Sud formatés aux normes prétendues du Nord qu’il s’agit de réveiller.
Il suffit d’ouvrir grands les yeux : le monde a changé, les références d’hier sont les naufragés d’aujourd’hui.
Le 18 novembre, le Maroc a fêté le 66ème anniversaire de son indépendance, mais il reste à achever l’émancipation de quelques esprits.
Cela s’est passé le 20 novembre, à Rotterdam, aux Pays Bas. Il y a eu deux blessés. Les manifestants néerlandais n’y battaient pas le pavé pour exiger un changement du régime politique, mais juste pour dénoncer les mesures sanitaires restrictives qui leur sont imposées.
Bizarrement, il n’y a pas eu une avalanche de condamnations de la part des dirigeants politiques et médias occidentaux, comme l’on pouvait s’y attendre.
Bien au contraire, les manifestants sont qualifiés d’émeutiers par les médias, qui ont même avancé des justifications pour expliquer le comportement agressif des agents de la police néerlandaise.
Des manifestations pour des motifs similaires se sont déroulées, durant le même weekend, en Autriche et en Belgique, dans le premier cas sans heurts, dans le second, la police a préféré utiliser des jets d’eau pour disperser les manifestants, plutôt que des balles réelles.
Si l’on se réfère aux réactions outrées des dirigeants politiques européens quand les forces de police de pays du Sud oppriment sévèrement des manifestations, l’on ne peut que s’étonner de leur silence face aux incidents aux Pays-Bas. Qu’est-ce qui explique ce « deux poids, deux mesures » ?
Il faut remarquer que même les médias du Sud ne se sont pas emparés du sujet. C’est comme si les journalistes du Sud n’osaient pas questionner les pays du Nord pour leurs violences policières, ayant intériorisé que ces Etats « démocratiques » étaient au dessus de toute critique.
Ainsi, quand un agent marocain des forces de l’ordre perd les pédales et fait parler la matraque sans discernement, ce comportement outrancier est, à juste titre, dénoncé ici comme ailleurs, les médias européens n’hésitant pas à en faire leur choux gras.
Il se trouve même des voix de ce côté-ci de la Méditerranée qui invoquent ces médias étrangers pour crier au régime autoritaire et à l’Etat policier, à chaque fois que des manifestants se font tabasser.
Ces mêmes voix se font, toutefois, muettes quand leurs pays de « référence » adoptent les mêmes pratiques que celles dénoncées chez eux. La relation de cause à effet n’est, semble-t-il, pas universelle dans le cas de figure.
Ce qui est reproché aux uns et excusé à d’autres, selon qu’ils se situent sur la rive Sud ou Nord de la Méditerranée.
S’il est possible de comprendre que le réflexe néocolonial, aussi condamnable soit-il, parvient à se perpétuer au Nord de la Méditerranée, en se contenant de changer de forme, il est beaucoup plus difficile d’admettre la survivance de la mentalité de néo-colonisé dans nos contrées, que véhiculent le plus souvent des esprits qui se prétendent éclairés.
Il n’est question, dans ce propos, ni de légitimer les violences policières dans nos contrées, ni de se mêler de la manière dont des nations étrangères gèrent leurs affaires internes. Que chaque peuple se débrouille avec ses propres dirigeants.
La seule déduction de simple bon sens à tirer de tous ces évènements est qu’aucun pays n’a de leçons à donner à d’autres. De fil en aiguille, il y a bien des esprits du Sud formatés aux normes prétendues du Nord qu’il s’agit de réveiller.
Il suffit d’ouvrir grands les yeux : le monde a changé, les références d’hier sont les naufragés d’aujourd’hui.
Le 18 novembre, le Maroc a fêté le 66ème anniversaire de son indépendance, mais il reste à achever l’émancipation de quelques esprits.