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Les défis et enjeux du retour du Maroc au Conseil africain de paix et de sécurité


En 2017, le Maroc a réalisé un retour par la grande porte de l'Union africaine. Un retour qui ne change rien au fait que Rabat ait quitté volontairement l'Organisation de l'unité africaine, dont le Maroc a été l'un des fondateurs, et qu'il est également revenu de son plein gré à la Famille africaine au sein de l'Union Africaine, selon une lecture approfondie des changements que connaît l'arène internationale...




Par Adil Benhamza
 
Mais les raisons qui ont poussé le Maroc à prendre la décision de partir existent toujours : l'acceptation de l'adhésion de la république fictive à l'Organisation de l'Unité Africaine, voire sa transformation avec l'Union Africaine en membre fondateur...

Le retour du Maroc à l'obtention du soutien de la grande majorité des pays africains était attendu, car le nombre de pays africains qui reconnaissent la république fictive ne dépasse pas les 11 pays. C'est pour cette raison que les amis du Maroc sur le continent demandaient son retour et, par là même, leur donner les moyens d’un grand pays capable de jouer un rôle de premier plan face à tous ceux joués par l'Afrique du Sud et de l'Algérie.

Le retour du Maroc à l'Union Africaine contribuerait donc à atténuer l'embarras et la pression sur un grand nombre de ses alliés qui se trouvaient entre Johannesburg et le palais El Mouradia.

Le pari politique du Royaume est de corriger la situation de la république fictive, car notre pays ne parie pas sur la reconnaissance immédiate de sa souveraineté sur l'ensemble du territoire national par tous les pays de l'Union. L’idée est surtout d’éviter une prise de position préconçue au conflit concernant le Sahara marocain, où la présence de la république fictive à l'Union Africaine représente quelque chose de contraire aux efforts que le pays déploie à l'ONU pour trouver une solution au conflit artificiel.

Il convient ici de rappeler ce qui figurait dans la lettre envoyée par le Roi Mohammed VI pour soumettre la demande d'adhésion du Maroc à l'Union Africaine, adressée à l'époque à feu le président tchadien Idriss Deby en sa qualité de président du 27e sommet de la l'Union africaine qui s'est tenue à l'époque à Kigali, la capitale rwandaise, où le roi Mohammed VI a affirmé que : "En ce qui concerne la question du Sahara, l'Afrique institutionnelle ne peut plus porter le poids d'une erreur historique et d'un lourd héritage.

L'Union africaine n'est-elle pas en une position en contradiction flagrante avec la légitimité internationale ? Cette prétendue entité n'est membre ni de l'ONU, ni de l'Organisation de la coopération islamique, ni de la Ligue des États arabes, ni d'aucune autre instance, qu'elle soit sous-régionale, régionale ou internationale. . »

Le traitement de la question du Sahara par l'Union Africaine révèle au fond une contradiction évidente qui préside aux appréciations séparatistes du Front Polisario : d'une part, il annonce la création d’un état unilatéralement, sans consulter la population du Sahara, et agit en fait comme un État au sein de l'Union Africaine, bien que tout le monde sache que c'est un État qui n'existe pas sur le terrain, mais qui a plutôt constitué une réalité virtuelle pendant de nombreuses années. D'autre part, au niveau des Nations Unies et dans diverses instances internationales, il insiste pour revendiquer le droit à l'autodétermination, qui dans sa définition ne peut être que sous la forme d'un référendum au cours duquel sa position est choisie par les participants. Les Sahraouis sont entre l'indépendance du Maroc ou l'intégration totale à celui-ci… Quiconque déclare un "État" ne peut être sérieux dans sa demande d'autodétermination, quel qu'en soit le contenu.

Le Maroc, depuis son retour dans l'Union Africaine, s'est efforcé d'équilibrer les structures de l'Union, en proposant principalement des lois régissant l'Union, qui en feraient la première et l’ultime référence pour prendre des décisions, au lieu de transformer les organes de l'Union en de simples salles d'enregistrement.

L'écho est revenu aux pays qui se considéraient supérieurs à l'Union et à ses institutions. Le Conseil de paix et de sécurité est l'un des organes qui ont été directement employés contre les intérêts du Maroc. Par conséquent, nous constatons que le Maroc attache une importance à ce conseil, dont il a été membre pour la première fois entre 2018 et 2020, c'est-à-dire immédiatement après son retour dans l'union, pour un mandat de trois ans et s'étendant jusqu'en 2023.

En novembre 2021, lorsque la candidature du Maroc a recueilli un vote de deux- tiers des membres de l'union, et la position de la Libye par rapport au Maroc en particulier, constitue une idée claire sur la situation du Maroc parmi les différentes parties en Libye, qui fait face à de réels dangers de démantèlement et de fragmentation au sein d'un réseau complexe d'intérêts depuis plus d'une décennie.

Le Maroc a toujours été cet acteur qui travaille sans agenda spécial pour résoudre la crise libyenne en maintenant la même distance avec toutes les parties libyennes, donc la concession de la Libye au Maroc représente une reconnaissance de son rôle dans la consolidation de la paix et de la sécurité sur le continent.

Le retour du Maroc au Conseil de sécurité et la paix, dans une circonstance où la position marocaine sur la question du Sahara est largement soutenue, incarnée dans la récente résolution du Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, montre que Rabat ne laisse pas cette question au hasard, et donne plus d'importance à la décision du sommet de Nouakchott pour confier le dossier du Sahara exclusivement aux Nations unies.

Le Maroc réussira-t-il lors de son second mandat à neutraliser le Conseil africain de paix et de sécurité et à en faire effectivement une instance de soutien à la paix et à la sécurité au niveau du continent au lieu de ce qui était le cas lorsque Johannesburg et Alger dominaient la décision africaine, surtout à la lumière de la présidence sénégalaise de l'Union ?




Mardi 15 Février 2022


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