Par Samah Najmi
Le BIM (Building Information Modeling), étant une méthodologie de travail collaboratif, induit des différentes interactions entre les parties prenantes d’un projet BIM sur différents volets (aspects technologiques, processus et organisation). Ces interactions mutuelles ont créé un écosystème BIM dans lequel les produits liés au BIM forment ainsi un réseau complexe d'interactions. L'interopérabilité entre ces produits est pratiquement ce qui permet aux professionnels AEC de profiter davantage du BIM ; la communication des données BIM entre eux est donc la clé de succès du BIM.
En effet, l'intégration du BIM dans votre processus de construction veut dire la permission de donner un accès direct à toutes les informations pertinentes dont tous les intervenants ont besoin tout au long du cycle de votre projet BIM. La méthodologie BIM consiste à intégrer toutes ces informations dans un modèle central au sein duquel la communication se fait au moyen de fichiers qui doivent être éventuellement échangés entre les différentes parties prenantes de votre projet du bâti.
Pourtant, assurer une communication fluide et efficiente entre tous les intervenants est actuellement un vrai défi : d’une part, les différentes parties prenantes ont des tâches et des objectifs différents, comme elles ont également des besoins différents qui doivent être satisfaits, ce qui peut créer des clashs au niveau des flux de travail ; d’autre part, les différentes parties prenantes utilisent des outils et des logiciels différents qui fonctionnent différemment, et ceci peut compliquer les échanges entre eux.
Comment alors pouvez-vous maintenir une communication efficace tout au long du cycle de vie de votre projet BIM ?
D'abord, il faut savoir de quels types de données nous parlons.
Dans un modèle BIM, deux types de données sont principalement requises : les données d'entrée (input data) et les données de sortie (output data) :
Les données d'entrée sont exigées lors de la phase de conception. Elles concernent les produits et les composants qui seront utilisés dans le bâtiment. Elles doivent contenir des paramètres, des visuels et des spécifications. Ce sont les architectes et les designers qui sont amenés à ajouter ces informations dans leur modèle, et ce, peut être fait sous forme de fichiers génériques ou de fichiers logiciels natifs.
Les données de sortie sont nécessaires après la phase de conception. Les architectes et les concepteurs sont tenus de créer des données de sortie du modèle BIM pour la phase de construction et d'exploitation. Tout comme pour les données d'entrée, les données de sortie peuvent être créées dans des fichiers spécifiques au logiciel.
Lors des échanges des données, les problèmes s’imposent réellement au niveau des données de sortie parvenant de diverses sources ; toutefois, il existe une alternative intéressante, à savoir, les fichiers de données de sortie ouverts comme l'IFC. IFC (Industry Foundation Classes) désigne un format de données ouvert et neutre pour l'échange de données BIM qui autorise chaque partie prenante de la chaîne de construction à présenter son modèle comme une référence. Ce type de fichiers peut être aisément utilisé avec divers logiciels. Néanmoins, les options de modélisation sont désactivées et le transfert correct des données nécessite au préalable une bonne coordination de la part de toute l'équipe impliquée.
Bien que la philosophie du BIM veuille qu'un modèle commun constitue le pivot du processus de conception et de construction d'un bâtiment, les fichiers IFC viennent supporter cette philosophie ; ils sont un facteur clé pour la réussite de la mise en œuvre et de la communication des données BIM. Par ailleurs, ces fichiers IFC restent un outil véritable permettant l’intégration de l’approche Open BIM dans le processus BIM.
Article en partenariat avec Welearn