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L’investissement sur coup de pied arrêté


Rédigé par le Dimanche 4 Décembre 2022

Le Conseil de gouvernement va-t-il tenir sa prochaine réunion debout, à Souk Waqif, au Qatar, en guise de remerciements à la coupe du monde de football pour avoir accaparé l’attention de l’opinion publique nationale ?



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La hausse du nombre des dribbles, des tacles et des tirs au but a, en effet, réussi à éclipser celle des prix.

Ce n’est nullement prétendre, évidemment, que les ministres du gouvernement se roulent les pouces en visionnant les prestations des footballeurs nationaux sur les pelouses du Qatar. Honni soit qui mal y pense.

Le 24 novembre, l’état d’urgence sanitaire a été reconduit du 30 novembre au 31 décembre, à 18 heures. Juste à temps pour fêter le réveillon débarrassé de toute contrainte. A moins que le gouvernement ne décide de jouer une énième prolongation.

C’est que ce trouble fête de virus Sras-Cov2 n’arrête pas de dribbler. Il mène, actuellement, sa 9ème vague d’assaut d’affilée sur les buts de l’humanité.

Les tenants du retour à la normalité juridique surveillent attentivement le « var », dans l’attente que le gouvernement signale, enfin, l’état d’urgence hors-jeu.

Mais qu’à cela ne tienne, il faut bien alimenter les joueurs en pointe, sur le terrain économique, en bonnes balles intelligemment distribuées.

Le 29 novembre, la Chambre des conseillers a adopté le projet de loi-cadre formant Charte de l’investissement. Il s’agit de mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements privés et de créer, ainsi, 500.000 emplois, sur une période allant de 2022 à 2026.

La nouveauté du dispositif consiste en l’apport, par les pouvoirs publics, de primes à l’investissement.

Elles seront « communes » à tous les projets dépassant un certain volume en capital et emplois, déterminé par règlement, « sectorielles », pour les activités jugées prioritaires, et « territoriales », dans un esprit de lutte contre les disparités.

Les opérateurs économiques « sélectionnés » devront, donc, avoir une bonne répartition sur le terrain, pour couvrir l’ensemble du territoire national, et tirer des balles à forte valeur ajoutée, afin d’améliorer le classement du « Made in Maroc », en termes de compétitivité, sur les marchés internationaux.

Le rugissement des Lions de l’Atlas doit fuser au-delà des stades, pour s’étendre aux ateliers. Fort heureusement, le patron de la fédération de football est également celui du budget public. Il sait déjà distribuer des primes conséquentes aux joueurs de l’équipe nationale, il n’aura aucune peine à en faire de même avec les opérateurs économiques, en intégrant même les investisseurs étrangers.

Après tir de corner, la balle est dans les pieds des investisseurs privés. Vont-ils tirer directement au but ou chercher à dribler ?





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 4 Décembre 2022

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