Dr H. BEN ABBES TAARJI
L’infection à Human Papilloma Virus (HPV) ou virus des verrues est fréquente, le plus souvent bénigne et asymptomatique. Parfois elle va se manifester par des verrues génitales ou condylomes sur la vulve et le vagin, voir l’anus, ou encore par des lésions au nom bizarre au frottis cervico vaginal (FCV) prescrit par votre médecin : dysplasie, koilocytes,…. kesako ??
Près de 70% des femmes en seront infectées au cours de leur vie, mais elles paniquent dès qu’elles entendent parler de cancer. Remettons les choses en place. C’est vrai que le cancer du col utérin est lié au HPV à 99,9%, mais cela n’arrive que dans un cas sur 100, ce qui est déjà trop quand on peut l’éviter.
En fait, le virus une fois transmis par contact cutané ou sexuel (le préservatif ne protège pas toujours) pénètre la peau ou la muqueuse cervicale pour se multiplier. Souvent il reste asymptomatique. Seule notre immunité nous permet de nous en débarrasser dans un délai variable de quelques mois. Parfois, le virus va rester endormi dans une cellule et va au fil des ans, dérégler son génome pour la rendre de plus en plus folle et capable de se multiplier indéfiniment. C’est alors le cancer. Mais ce stade ultime n’arrive qu’après plus années voire des décennies ou les cellules deviennent d’abord précancéreuses et repérables par le FCV. Ces lésions découvertes tôt permettent ainsi des traitements qui permettent une guérison à 100% en gardant même l’utérus dans la majorité des cas. Ce n’est pas d’avoir une infection HPV qui est grave, c’est surtout de ne pas se faire dépister au moins une fois tous les trois ans car le FCV a permis de faire reculer le cancer du col utérin aux derniers rangs des cancers les plus fréquents dans les pays développés.
Par ailleurs, la vaccination contre les HPV cancérigènes ou qui donnent les verrues génitales permettent actuellement de renforcer notre immunité pour mieux la protéger en cas d’infection. Il est souhaitable de vacciner nos filles (voire nos garçons, comme en Australie) dès l’âge de 9 ans où la réponse immunitaire est la meilleure, l’essentiel étant de le faire avant la découverte de la sexualité. N’écoutez pas ceux qui vous effraient à propos des effets secondaires des vaccins, ils sont infiniment moins fréquents que le cancer. Je rajouterai une dernière chose : les HPV sont également incriminés dans les cancers de l’anus, de la vulve, du vagin et de la gorge. Ainsi la vaccination permettrai également de protéger en partie contre ces cancers.
Cependant, la vaccination ne dispense pas du FCV pour toute femme ayant déjà eu des rapports sexuel MEME ET SURTOUT si elle ne se plaint de rien.
Donc s’il vous plait mesdames, pensez à vous faire dépister. Le cancer n’arrive pas qu’aux autres et j’en ai marre d’en rencontrer.
Dr H. BEN ABBES TAARJI