Au fait, il s’agit d’une injection de liquidités par le biais d’opérations de rachat des bons de Trésor auprès des banques.
Pour cela, Bank Al Maghrib avait procédé à deux opérations d’achats de titres obligataires portant sur un montant global de 16,3 milliards de dirhams et s’apprête, incessamment, à lancer une troisième.
Bank Al Maghrib à la rescousse du marché des adjudications
La même opération fut renouvelée, une semaine plus tard, le lundi 16 janvier et s’est soldée, cette fois, par une demande globale de 1,3 milliard de dirhams, elle aussi, totalement satisfaite par Bank Al Maghrib avec une maturité moyenne de près de 3 mois, et un taux de rendement moyen de 3,16 %.
Le prochain appel d’offres est programmé pour le lundi 23 janvier 2023.
L’argumentaire de la Banque centrale
Un exercice de communication de 55 minutes qui, justement, tombe à point nommé pour clarifier les raisons, voire la portée d’une telle initiative qui, rappelons le pour toute fin utile, intervenant dans un contexte de resserrement monétaire, à moins d’un mois de la décision prise de relever le taux directeur de 50 points de base à 2,50 % dans le but annoncé de prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et favoriser le retour de l’inflation à des taux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.
Le pourquoi de l’initiative
A en juger par l’argumentaire développé par ces deux responsables, l’initiative de Bank Al Maghrib, se justifie par un certain nombre de considérations.
D’ abord, trouver une réponse à "la forte baisse de la demande constatée lors des séances adjudications organisées par le Trésor, tous les mardis, pour financer son déficit budgétaire ".
Ce peu d’engouement, tel qu’expliqué par M. Issami, émane, principalement, du fait que " les banques ont atteint la limite de ce qu’elles peuvent détenir en bons du Trésor, en raison de la hausse des taux qui a impacté négativement la performance des portefeuilles détenus ". Ce qui fait que la marge pour que les banques en détiennent davantage a été amoindrie de manière significative.
La seconde raison se rapporte aux appréhensions des investisseurs vis à vis des anticipations de l’évolution du taux directeur au cours des prochains mois, dans un contexte d’inflation persistante et qui, partant de là et à défaut de visibilité, préfèrent attendre plutôt qu’investir.
Partant de ce double constat "nous avons donc réfléchi à la manière d’améliorer la liquidité sur le marché des bons du Trésor, en utilisant les instruments dont dispose Bank Al Maghrib sans compromettre pour autant ni son indépendance, ni la conduite de sa politique monétaire ", a souligné M. Issami en ajoutant que Bank Al Maghrib a donc opté pour les opérations d’Open Market qui consistent à racheter des bons du Trésor sur le marché secondaire pour "injecter de manière structurelle de la liquidité ".
Y a-t- eu retour sur « investissement" ?
Est ce normal ?
Est-ce de la planche à billets ?
Aussi, expliquent-ils que le décalage de 3 milliards est lié à d’autres facteurs, dont la circulation fiduciaire.
Est-ce de l’assouplissement quantitatif ?
Et ce, pour plusieurs raisons :
L’objectif de cet Open Market n’est pas d’influencer les taux, ni de soutenir l’économie ou de financer la dette, mais de bien rétablir la demande sur les bons du Trésor ;
Le montant fixé par Bank Al Maghrib pour ce programme ne dépasse pas les 25 milliards de dirhams et concerne les maturités courtes alors que les programmes d’assouplissement quantitatif déjà adoptés par plusieurs pays visent à injecter de manière "massive" des liquidités sur le marché, s’intéressent à des maturités relativement longues et finissent par influencer la courbe des taux.
Qu’en est-il après ?
Nous y reviendrons.