Par Adnane Benchakroun
Je cherche l'art des mystiques, à savoir me vouant.
Les murs ocres au crépuscule scintillent d'éclat,
La ville dore chaque pierre où mon regard se posa.
Ma main gauche me démange, signe d'or ou de foi,
Dans ce ballet de serpents, de charmes et de voix.
Vers les tentes des voyants, attiré par une énergie,
Je m'approche, le cœur léger, de Fatima l'ermite.
En robe rouge ornée d'or, elle invite, captivante,
Moi, le cœur vibrant, entre sous la tente.
"Votre main, dit-elle, porte un message des cieux,
Un déséquilibre caché entre donner et recevoir en lieu."
De ses cartes marocaines, elle trace mon destin,
Trois figures tombent : promesse d'un chemin.
"As Bastos, Sota Chbada, Tris Copas", l'avenir éclate,
Un nouveau départ s'annonce, où l'harmonie se débat.
Fasciné, je demande à percer l'arcane,
Des astres et des sorts, de l'astrologie la manne.
Fatima, sage, me parle des chakras, ces liens,
Énergies tissant nos corps, nos âmes de leurs biens.
Ma main gauche, dit-elle, du chakra du cœur parle,
Quand l'amour s'y perd, ou qu'à donner on faillit.
La nuit tombe, étoiles peintes sur le ciel voilé,
Moi, l'esprit en paix, par la magie suis éveillé.
Je quitte la place animée, le cœur léger,
Dans les ruelles, pense à l'amour, à l'univers relié.
Fatima, avec ses cartes, a guidé mes pas,
Vers une vie plus riche, où chaque signe est un tracas.
Je repense à cette soirée, mystique et vrai,
Sur cette place enchantée où chaque moment est un essai.
Les sons, les lumières, les parfums de la nuit,
Me parlent tous d'une vie où le mystère conduit.
La démangeaison de ma main était un début,
Un appel à chercher plus loin, au-delà du connu.
Chaque jour nous réserve des signes à découvrir,
Dans l'incessante danse du donner, du recevoir.
Ainsi dans la ville ocre, sous un ciel étoilé,
Je trouve un sens nouveau, un chemin éclairé.
La spiritualité n'est pas juste une ombre passée,
Mais une lumière guidant mes pas, dans l'amour retrouvé.
En quittant la place Jemaa El-Fna, mon âme enrichie,
J'emporte le souvenir d'une nuit où tout me fut dit.
La main ne me démange plus, mais mon cœur est plein,
De Fatima et de ses cartes, je tiens enfin le destin.
Ce voyage à Marrakech, cette quête de sens,
M'a montré que la vie est une danse.
Où chaque geste compte, chaque signe a son poids,
Dans l'univers vaste et profond, chaque âme trouve sa voie.