L'ODJ Média




Journée internationale pour l’élimination de la violence : le Maroc en action 




A lire ou à écouter en podcast :


Par Dr. Sanaa Eddiry

Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, est un moment crucial pour sensibiliser la société à ce fléau mondial, notamment au Royaume du Maroc. Malgré des progrès législatifs, cette violence demeure profondément ancrée dans les structures sociales et culturelles.

Selon une étude du Haut-Commissariat au Plan, près de 6,3 millions de femmes ont été victimes de violences physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles. Les violences domestiques sont particulièrement répandues en milieu rural, mais elles existent aussi en milieu urbain. Le phénomène des féminicides est également inquiétant, avec 40 féminicides documentés en 2023, souvent commis par des proches.

Pour lutter contre cette violence, plusieurs avancées législatives ont été mises en place, souvent impulsées par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Sous son leadership, la révision de la Moudawana en 2021 a marqué un tournant important en renforçant les droits des femmes, notamment en matière de protection contre les violences domestiques, de divorce et de garde des enfants. Cette réforme, bien qu’ambitieuse, reste confrontée à des défis d’application, en particulier dans les zones rurales où des résistances sociales persistent.

La loi n° 103-13, adoptée en 2018 pour la lutte contre les violences faites aux femmes, constitue également un pas en avant dans la consolidation des droits des femmes, en accord avec les orientations royales. Elle prévoit des mesures de protection pour les victimes, mais son application demeure parfois insuffisante. Le manque de formation des autorités, l'isolement des femmes dans certaines régions et la peur de représailles restent des obstacles majeurs.

Des associations comme l’Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) et l’Association Marocaine pour les Droits des Femmes (AMDF) jouent un rôle essentiel en offrant des services d’écoute, de soutien psychologique et d’accompagnement juridique. Elles œuvrent également pour sensibiliser les femmes aux ressources disponibles et les aider à comprendre leurs droits.

Sans oublier les Maisons des Femmes, présentes dans certaines régions, qui offrent un refuge et un suivi psychologique aux victimes. Ces espaces sécurisés où les femmes peuvent trouver un soutien pour sortir du cycle de violence sont très importants.

Une autre initiative significative est la mise en place de la ligne téléphonique d'urgence 191, dédiée aux signalements de violences domestiques. Bien qu’elle soit un outil précieux pour assurer un premier secours, cette ligne reste parfois sous-utilisée en raison du manque de sensibilisation et du manque de confiance des victimes envers les institutions.

Des actions de sensibilisation sont donc essentielles pour encourager un changement de mentalité et inciter les femmes à prendre conscience de leurs droits. L’Académie Internationale des Marocaines à l’Étranger (AIME) se mobilise également pour sensibiliser les femmes aux conséquences de la violence. AIME organise des campagnes de sensibilisation, des conférences et des ateliers pour informer les femmes, tant au Maroc qu’à l’étranger, des démarches à suivre pour sortir du cycle de violence. L'organisation met un accent particulier sur la solidarité féminine, l'importance de l'éducation et la mobilisation des femmes pour qu’elles puissent revendiquer leurs droits et briser le cycle de la violence.

Grâce à la vision et à l’engagement continu de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, pour la justice sociale et l’égalité des sexes, le Maroc a pu franchir des étapes importantes pour garantir un environnement plus sûr et plus respectueux pour les femmes. Cependant, en dépit des avancées législatives et des actions menées, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer la violence à l’égard des femmes.

La stigmatisation sociale reste un obstacle majeur, surtout dans les zones rurales où la violence est souvent minimisée. L’éducation et la sensibilisation doivent être renforcées pour changer les mentalités, encourager la dénonciation des violences et promouvoir une culture de solidarité et de soutien collectif. C’est en combinant les efforts de la société civile, des autorités publiques et des institutions que nous pourrons espérer construire un environnement où les femmes sont protégées, respectées et libres de vivre sans peur. Le Maroc a fait des progrès, mais la route reste encore longue pour garantir à chaque femme la sécurité et les droits qu’elle mérite.



Mardi 26 Novembre 2024


Dans la même rubrique :
< >

Billet | Chroniqueurs invités | Experts invités | Quartier libre | Chroniques Vidéo | Replay vidéo & podcast outdoor



Bannière Lodj DJ

Avertissement : Les textes publiés sous l’appellation « Quartier libre » ou « Chroniqueurs invités » ou “Coup de cœur” ou "Communiqué de presse" doivent être conformes à toutes les exigences mentionnées ci-dessous.

1-L’objectif de l’ODJ est de d’offrir un espace d’expression libre aux internautes en général et des confrères invités (avec leurs accords) sur des sujets de leur choix, pourvu que les textes présentés soient conformes à la charte de l’ODJ.

2-Cet espace est modéré  par les membres de la rédaction de lodj.ma, qui conjointement assureront la publication des tribunes et leur conformité à la charte de l’ODJ

3-L’ensemble des écrits publiés dans cette rubrique relève de l’entière responsabilité de leur(s) auteur(s).la rédaction de lodj.ma ne saurait être tenue responsable du contenu de ces tribunes.

4-Nous n’accepterons pas de publier des propos ayant un contenu diffamatoire, menaçant, abusif, obscène, ou tout autre contenu qui pourrait transgresser la loi.

5-Tout propos raciste, sexiste, ou portant atteinte à quelqu’un à cause de sa religion, son origine, son genre ou son orientation sexuelle ne sera pas retenu pour publication et sera refusé.

Toute forme de plagiat est également à proscrire.

 











Revue de presse