A lire ou à écouter en podcast :
Le pape défunt avait mis en garde contre la politisation excessive de la foi. Springfield, à bien des égards, l’a ignoré. On y prêche que l’homosexualité est un péché, que l’avortement est un meurtre, que les États-Unis sont une nation divine. Les pasteurs y sont des figures politiques. Et dans les écoles, on enseigne parfois le créationnisme au même niveau que la biologie moderne.
Dans cette ville, les valeurs dites “bibliques” façonnent les décisions publiques. Le “Bible Belt” américain y bat à plein régime. On y vote en bloc, on y pense en bloc. Une femme qui décide d’élever seule son enfant ou de travailler sans l’accord du mari y subit parfois un ostracisme social. Et dans certains comtés voisins, les bibliothèques censurent des livres jugés “immoraux”.
Le pape disparu appelait à une Église qui dialogue, qui s’interroge, qui embrasse le doute et le progrès. Springfield, elle, veut une Église qui gouverne. Et tant que c’est une Église blanche et évangélique, l’Occident sourit.