Les élus marocains déploient des efforts considérables pour tenter d’interdire TikTok. Cette initiative n’est pas très originale, car d'autres personnalités dans divers pays ont également essayé de le faire, mais pour des raisons différentes, comme nous le verrons plus loin.

En réalité, interdire est souvent une idée futile. Cela ne sert à rien et produit fréquemment l’effet inverse.

Interdire quelque chose peut engendrer un effet boomerang, car l'interdit attire souvent. 

Le gouvernement marocain, ayant d'autres priorités, a déclaré : "Nous n'interdisons pas, mais nous régulons." Cela signifie qu'il n'a pas encore de solution précise, mais espère en trouver une, si Dieu le veut.

Nous parlons ici de l'un des réseaux sociaux les plus populaires au monde. TikTok compte 1,5 milliard d'utilisateurs, dont beaucoup l’utilisent même comme moteur de recherche. Cela signifie que de nombreux jeunes découvriront le monde et apprendront la vie à travers TikTok. Cette perspective est préoccupante, mais cela ne signifie pas que les utilisateurs deviendront forcément des personnes stupides.

Les critiques de TikTok lui reprochent de nombreux défauts à travers le monde, ne sachant plus par où commencer. En Europe et aux États-Unis, il est souvent critiqué en partie parce qu'il est d'origine asiatique, représentant un soft power étranger dont il faudrait se méfier.

Peut-être que tout cela découle de la peur de l'inconnu, similaire à celle qui accompagnait l'essor d'Internet. Comme lorsqu'une nouvelle fenêtre s'ouvre, apportant à la fois plus de lumière et plus de poussière, de vent, de pluie, d'insectes et autres intrus, rendant ainsi les gens plus vulnérables. Faut-il fermer cette fenêtre ? La question mérite d'être posée.

Au Maroc, les élus accusent TikTok de corrompre les jeunes et veulent les protéger. Cette intention, bien que naïve, est louable mais inefficace.

Permettez-moi de partager une histoire. Un ami a tenté de protéger son enfant des images violentes sur Internet en lui interdisant le téléphone. L'enfant a réagi par un début de dépression. Il lui a donc acheté un nouveau téléphone, en verrouillant certains accès. Il a également restreint l’accès à tous les ordinateurs de la maison et même à la télévision intelligente du salon.

Il a alors découvert que son enfant s'était tourné vers les jeux virtuels, y passant tout son temps.

La morale de cette histoire est que la répression aveugle ne protège personne. C'est l'option de ceux qui manquent de solutions. Il faut dialoguer et écouter.

Pour en revenir à TikTok, on peut se demander : en fermant cette plateforme chinoise, nos enfants seront-ils moins "corrompus" et plus intelligents ?