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Il aura fallu limoger Ahizoune pour enfin libérer les télécoms marocains


Il aura fallu attendre 26 longues années pour que Maroc Telecom tourne une page marquée par des pratiques controversées et des conflits coûteux. Le départ d’Abdeslam Ahizoune, ancien président du directoire de l’opérateur historique, n’est pas qu’un simple changement de gouvernance. Il s’agit d’un véritable tournant, une libération nécessaire pour permettre à Maroc Telecom de renouer avec une vision tournée vers l’avenir.



26 ans de règne : un frein au progrès, balayé par un partenariat historique Inwi - IAM

Et les récents événements, notamment l’annonce du partenariat stratégique entre Maroc Telecom et Inwi, ne font que confirmer cette analyse : le limogeage d’Ahizoune était la clé pour débloquer une situation qui freinait l’évolution du secteur des télécoms au Maroc.

Abdeslam Ahizoune a dirigé Maroc Telecom pendant 26 ans, un règne marqué par une défense acharnée d’un monopole et des pratiques anticoncurrentielles. Ces comportements ont non seulement terni l’image de l’opérateur, mais ont également coûté cher à l’entreprise, tant sur le plan financier que stratégique. L’amende record de 6,3 milliards de dirhams versée à Inwi en 2024 pour abus de position dominante est l’exemple le plus frappant de cette gestion problématique. Cette somme aurait pu être investie dans l’innovation ou le développement des infrastructures, mais elle a été gaspillée dans des batailles judiciaires inutiles.

Durant cette période, le secteur des télécoms marocain a stagné. L’innovation a été reléguée au second plan, et les relations entre opérateurs se sont envenimées au point de bloquer tout progrès. Le départ d’Ahizoune ouvre enfin la voie à une ère de coopération et de croissance, comme en témoigne l’accord historique signé entre Maroc Telecom et Inwi.

Le 27 mars 2025 marque une date clé dans l’histoire des télécoms au Maroc. Maroc Telecom et Inwi, autrefois rivaux acharnés, ont décidé d’enterrer la hache de guerre en concluant un partenariat stratégique inédit. Ce rapprochement, qui semblait impossible il y a encore quelques mois, prouve que le départ d’Ahizoune était une condition sine qua non pour débloquer la situation.

Ce partenariat repose sur la création de deux joint-ventures, FiberCo et TowerCo, destinées à mutualiser les infrastructures des deux opérateurs. L’objectif est ambitieux : accélérer le déploiement de la fibre optique et du réseau 5G sur l’ensemble du territoire marocain. Avec un investissement initial de 4,4 milliards de dirhams, ce projet vise à connecter des millions de foyers et d’entreprises à des technologies de pointe, tout en réduisant les coûts grâce à la mutualisation des ressources.

Mais ce partenariat ne se limite pas à un simple partage d’infrastructures. Il signe également la fin d’un conflit judiciaire qui a duré des années. Maroc Telecom a renoncé à son recours en cassation, tandis qu’Inwi a accepté de réduire le montant de l’indemnisation à 4,38 milliards de dirhams. Ce règlement amiable marque le début d’une collaboration constructive, tournée vers l’avenir.

L’arrivée de Mohamed Benchaâboun à la tête de Maroc Telecom symbolise ce renouveau. Ancien ministre de l’Économie et des Finances, et actuel directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Benchaâboun est connu pour son sens du dialogue et sa capacité à bâtir des consensus. Son profil tranche avec celui de son prédécesseur. Là où Ahizoune défendait un monopole à tout prix, Benchaâboun prône l’ouverture et la coopération.

Ce changement de leadership intervient à un moment crucial. À l’horizon 2030, le Maroc s’apprête à accueillir des événements mondiaux d’envergure, notamment la Coupe du Monde de football. Les exigences en matière d’infrastructures numériques sont immenses, et le pays doit être prêt à répondre aux standards internationaux. Sous la direction de Benchaâboun, Maroc Telecom semble enfin en mesure de relever ces défis.

Le partenariat entre Maroc Telecom et Inwi n’est pas seulement bénéfique pour les deux opérateurs. Il représente une avancée majeure pour l’ensemble du secteur des télécoms au Maroc. En mutualisant leurs infrastructures, les deux entreprises réduisent leurs coûts et accélèrent le déploiement de technologies essentielles, comme la fibre optique et la 5G. Cela profite directement aux consommateurs, qui bénéficieront d’une meilleure connectivité à des prix plus compétitifs.

De plus, cette collaboration envoie un signal fort aux investisseurs étrangers. Elle montre que le Maroc est capable de surmonter ses divisions internes pour bâtir des projets d’envergure. Cela renforce la confiance dans le marché marocain et ouvre la voie à de nouveaux investissements, notamment dans le domaine des nouvelles technologies.

Le limogeage d’Abdeslam Ahizoune et le partenariat Maroc Telecom-Inwi offrent plusieurs enseignements. D’abord, ils montrent que le changement de leadership peut être un catalyseur puissant pour débloquer des situations complexes. Ensuite, ils soulignent l’importance de la coopération dans un secteur aussi stratégique que les télécoms. Enfin, ils rappellent que l’innovation et la compétitivité doivent toujours primer sur les intérêts individuels.

Alors que le Maroc se prépare à accueillir le Mondial 2030, le pays a besoin d’un secteur des télécoms fort, innovant et tourné vers l’avenir. Le départ d’Ahizoune et l’arrivée de Benchaâboun marquent une étape décisive dans cette transition. Avec des projets ambitieux comme FiberCo et TowerCo, le Maroc est en bonne voie pour devenir un leader régional dans le domaine des télécommunications.

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Jeudi 27 Mars 2025


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