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Gouvernement Akhannouch : De nouvelles compétences ?


Dans les tout prochains jours, sera donc formé le nouveau cabinet de Aziz Akhannouch. L'on sait au moins qu'il sera constitué de trois partis arrivés en tête (RNI, PAM, PI) ce n'était pas si évident que cela, avant les scrutins du 8 septembre courant. Le responsable actuel du parti du tracteur avait pourtant exclu toute alliance avec la formation de la colombe présidée par le même Aziz Akhannouch allant jusqu'à des mises en cause et des attaques ad hominem contre ce dernier...



Par Mustapha Sehimi

gouvernement_akhannouch__de_n1632696686.mp3 A lire ou à écouter en podcast :  (1.06 Mo)

Pas de quoi crédibiliser ce parti pâtissant déjà de son parcours depuis douze ans, tant pour ce qui est des conditions connues de sa création en 2009 que des multiples convulsions intestines qui ont marqué la décennie écoulée. 
 

Des sortants et des entrants…


Dans la nouvelle majorité, arrivera-t-il à surmonter ces handicaps encore prégnants dans la mémoire collective ? L’on aura une première réponse dans le choix des ministres qui seront appelés à faire partie du nouveau cabinet. Verra-t-on alors des profils retenus s'imposer très vite aux yeux de l'opinion publique ? Là où il sera présent, son secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, aura à faire la preuve de sa capacité. Les quatre ou cinq autres de son parti appelés à exercer des fonctions ministérielles auront beaucoup à faire quelle que soit leur affectation. Seront-ils des notables et des caciques de ce parti ? Ou une ouverture se fera-t-elle - à leur corps défendant et non sans états d'âme...- en direction de réelles compétences ? C’est là un premier challenge. 


Qu’en sera-t-il maintenant du RNI ? Aziz Akhannouch a davantage de cartes pour proposer des noms de "ministrables". Il y a les sortants qu'il a déjà parrainés dans le cabinet sortant. Seront-ils tous reconduits ? En tout cas, son département de l'agriculture qu'il a occupé depuis 2007 aura un nouveau titulaire forcément estampillé RNI. Mais les autres ? Il sera sans doute enclin à pousser à leur reconduction, globale ou partielle. Force est de relever à cet égard que ce parti ne manque pas de profils de haute facture, notamment dans le secteur économique et financier - un vivier qui a d'ailleurs toujours marqué cette formation dans les précédents cabinets. 
 

Pour ce qui est du PI de Nizar Baraka, une conclusion de même nature peut être globalement mise en avant. Le secrétaire général de cette formation justifie d'une capacité et d'une expérience attestée par son parcours politique (ministre des Affaires économiques et générales puis de l'Economie et des finances, président du CESE). Il connaît la machine de l'Etat, les arcanes de l'administration, les "résistances" et les leviers de changement à mettre en œuvre. Il a eu le temps, comme responsable de son parti depuis octobre 2017, de mieux identifier les compétences éventuelles de ministrabilité qu'il recèle. Il a aussi en mains celles pouvant émaner de l'Association des économistes istiqlaliens, un tink thank de réflexion et de proposition élaborant un programme alternatif à celui du cabinet El Othmani. A la différence d'Akhannouch, il n'a pas de ministres sortants par suite de son passage à l'opposition depuis juillet 2018. Il a donc plus de latitude de décision. Mais il lui faut cependant tenir compte de certains équilibres notamment régionaux au sein de son parti. Tel ancien ministre peut-il reprendre du service ? De nouveaux profils finiront-ils par prévaloir ?
 

Participation féminine

 

Reste une dernière interrogation : la participation féminine. Dans un gouvernement recentré avec un format d'une vingtaine de membres au plus, combien de femmes ministres ? Cinq départements relèvent de secteurs régaliens. (Affaires étrangères, Intérieur, Administration de la Défense nationale, Habous et Affaires religieuses, SGG) : ils ont toujours été réservés à des hommes ministres. L'on parle volontiers aujourd'hui d'une femme ministre pour chacun des trois partis de la majorité. Pas vraiment une avancée ! Comme si une sorte de plafond de verre ne permettait point une sensible amélioration de la place des femmes au niveau de l'exécutif. Une situation qui s'est en revanche infirmée avec l'élection de trois femmes à la tête de trois grandes villes du Royaume (Casablanca, Rabat et Marrakech) et plus de 35 % de parlementaires dans la Chambre des représentants. Une tendance lourde donc de la société : la volonté et le choix des électeurs… 
 

Ce nouveau cabinet Akhannouch a besoin d'exciper dès sa nomination d'un brevet de compétences. Ce sera son premier acte public - un test. Il lui restera ensuite, à la fin octobre au plus tard, à se faire investir sur son programme gouvernemental. Et à faire montre de volontarisme réformateur avec un premier train de mesures devant être un signe fort de changement... 

Rédigé par Mustapha Sehimi sur https://quid.ma
 




Lundi 27 Septembre 2021


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