Écouter le podcast en entier :
Par Naim Kamal
Dans ce discours qui pointait "le narratif russe, chinois ou turc" en direction du continent africain, M. Macron, exacerbé par le net recul de l’influence et de l’image de la France, notamment en Afrique, plus particulièrement de l’ouest, a exhorté à "mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous".
"France 24, média du groupe FMM (France Médias Monde), n'est en aucun cas la voix officielle de la France", a répliqué vaillamment la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne de télévision d'information continue, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"Elle est un média de service public, pas un média gouvernemental. Elle n'est pas, non plus, un opérateur de la diplomatie d'influence", a insisté la Société des journalistes de France 24. Dans un communiqué distinct, leurs confrères de la radio RFI (Radio France internationale), ont adopté une attitude analogue.
L’erreur d’analyse
A qui veut-on faire avaler une aussi grossière couleuvre. Il ne suffit pas de jouer aux vierges effarouchées pour l’être réellement. Il est de notoriété publique, avec plus ou moins de subtilité qui ne leurre pas un poisson rouge dans son bocal, ‘’France Médias Monde’’ est la voix à l’international de l’Hexagone, comme l’AFP est la TASS du ‘’Royaume de France et de Navarre’’. Si les journalistes de ‘’France Médias Monde’’ prétendent le contraire, qu’ils livrent à leurs téléspectateurs et auditeurs un seul exemple où sur l’Afrique en général, le Mali en particulier qui fait plus l’actualité que d’autres, sur le Venezuela ou Cuba, la Russie ou la Chine, la guerre d’Ukraine, entre autres, où leurs analyses, leurs opinions, leurs commentaires, leurs reportages etc. différent de la voix et la voie officielles de leur pays.
Mais il vrai qu’Emmanuel Macron, ce fort en thèmes, se trompe pourtant d’analyse et en conséquence de cible. Ce n’est pas l’inefficience du pole média de la politique extérieure de la France face à une présumée ‘’efficacité communactionnelle redoutable’’ de la Russie, ou autres, en Afrique qui est en cause. Ce qui est en jeu, c’est l’abyssal hiatus qui sépare le prêche des valeurs prétendument civilisationnelles des comportements néocoloniaux exécrables de son pays en Afrique. Abraham Lincoln à la sagesse et à la pertinence bien reconnues, disait : ‘’on peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie de temps. Mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps’’. Appliqué à l’Afrique, cet éloquent aphorisme, donne - dans une version française adaptée par Quid.ma : ‘’on peut tromper une personne mille fois, mais on ne peut tromper toute le continent africain plus d’un demi-siècle de suite’’.
Rédigé par Naim Kamal sur Quid