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Par Mustapha Sehimi
Une vision globale, dialectique, intégrée prévaut à cet égard : elle conjugue "l'action politique et diplomatique" du développement socio-économique et humain de la région.
Le Maroc est ainsi sur tous les fronts, des "Marches que nous menons sans répit" précise SM le Roi. Deux grandes stratégies sont déployées à cet effet, l'une intéresse le développement des provinces méridionales récupérés et l'autre le méga projet du gazoduc Nigéria -Maroc. Le premier a été lancé voici sept ans, lors de la visite Royale à Laâyoune en novembre 2015 et à Dakhla en février 2016. Il est gigantesque avec une enveloppe budgétaire de plus de 77 milliards de DH. Il vise à enclencher une "véritable dynamique économique et sociale dans les provinces sahariennes ".
Il va au-devant des attentes et des besoins des populations. Il est en bonne voie avec un taux de réalisation de l'ordre de 80%. Preuve que les politiques publiques relayées par les autorités locales et les collectivités territoriales ont enregistré de bons résultats.
Tant de projets en cours ou réalisés l’attestent : la voie express Tiznit- Dakhla, la connexion au réseau électrique, les stations d'énergie solaire et éolienne et puis le grand projet du port Dakhla Atlantique. Les travaux vont commencer et embrassent différents domaines : une capacité industrielle de 10 millions de tonnes de conteneurs, un quai pétrolier en eaux profondes (5 millions de tonnes d'hydrocarbures), et trois autres composantes commerce, pêche et industrie navale.
Il faut y ajouter l'aménagement de plus de 6.000 hectares à Dakhla et Boujdour et d'autres projets dans différentes filières (phosphate, eau, assainissement) sans parler de "nouveaux horizons, notamment dans les secteurs porteurs de l'économie bleue et des énergies renouvelables".
Avec le grand projet du gazoduc Nigéria -Maroc, c'est une stratégie de la même veine qui va cette fois au-delà des provinces sahariennes et qui se déploie dans le continent. Voilà un prolongement historique ravivé en ce sens que "le Sahara marocain a constamment constitué un lien entre le Maroc et sa profondeur africaine sur les plans humain, culturels et économiques".
C'est un legs du passé qui est désormais mis en perspective vers le futur. Ce projet a été signé lors de la visite du président nigérian, Muhammadu Bouhari, à Rabat, où il était l'hôte de SM le Roi en décembre 2016.
Il a été complété par un autre accord entre les deux Chefs d'Etat en juin 2018 lors d'une seconde rencontre. Il avance, il prend forme et contenu. Ces dernières semaines en attestent : un accord en septembre dernier entre la CEDEO, le Nigéria et le Maroc ; deux mémorandums, le mois suivant, signés à Nouakchott, l'un entre le Maroc, le Nigéria et la Mauritanie et l'autre avec le Sénégal.
Les études de faisabilité poursuivies, les études techniques sont en bonne voie et elles doivent être poursuivies, les études techniques aussi ; la mobilisation des ressources a des retours positifs du côté d'institutions financières internationales et régionales ainsi que d'investisseurs et de fonds souverains.
En Europe, l'intérêt est encore plus marqué par suite de l'impact du conflit Ukraine -Russie et de la volonté de se libérer de la dépendance à l'endroit du gaz russe. De quoi donner encore plus de pertinence à ce gazoduc qui pourra approvisionner l'Espagne et l'Europe.
Comme l'a souligné le Souverain, ce projet stratégique contribuera à améliorer l'indépendance énergétique de la quinzaine de pays qu'il va approvisionner. Il aidera à maximiser les retombées économiques et sociales sur les territoires traversés (électrification, dynamisation des économies intégration économique et ce pour un ensemble de plus de 400 millions d'habitants de ces pays. Ainsi qu'à la sécurité énergétique de l'Europe. La décision finale d'investissement est planifiée pour la fin de l'année 2023 ou le début 2024.
Tel a été le message Royal ce 6 novembre. L'esprit de la Marche Verte doit être toujours là aujourd'hui et demain : de grandes ambitions pour le Maroc.
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid