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Dépenser plus et travailler moins, la 'spiritualité' cachée du Ramadan


Rédigé par le Lundi 19 Avril 2021



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Ainsi donc, durant le mois de Ramadan, les ménages marocains accroissent leurs dépenses de l’ordre de 16,5% par rapport au reste de l’année (voir l’article « Le HCP quantifie l’effet Ramadan sur l’évolution des prix » de Noureddine Batije pour plus de détails à ce sujet).

Durant ce même mois sacré, d’après la même source, les Marocains sont moins productifs, réduisant de 23% le temps consacré à leurs activités professionnelles. En résumé, on travaille moins et on engage plus de frais.
 

Finalité inversée

Alors que les imams expliquent que le jeûne du Ramadan est destiné à faire ressentir aux plus aisés la peine des mal-nourris, c’est, de toute évidence, le contraire qui se produit.

Les moins fortunés, en effet, se plient en quatre pour dresser une table de ‘ftour’ au-delà des marges de manœuvres que pourraient éventuellement autoriser leurs niveaux de revenus.

Selon les chiffres du HCP, les classes sociales les moins favorisées augmentent leurs dépenses, pendant le Ramadan, de 22,5%. Au sommet de l’échelle sociale, la hausse est de 40%.

En fin de compte, le conditionnement social entraîne, mois sacré ou pas, les mêmes comportements. L’estomac n’est pas le siège de la foi et se prête mal à l’élévation spirituelle.

Le salut par les Tarawihs

Alors que ceux d’en bas s’évertuent de mimer ceux d’en haut, sans disposer de semblables moyens matériels, ces derniers n’ont nul envie de goûter aux ‘délices’ du niveau de vie du bas de l’échelle sociale.

Jeûner du lever au coucher du soleil n’est déjà pas de tout repos, alors, delà à plonger dans la déprime en pensant à ceux qui subissent continuellement le calvaire de la faim, il ne faut quand même pas trop en demander.

Il semblerait que la dimension spirituelle du Ramadan ne soit perceptible pour nombre de croyants que dans les prières des ‘Tarawih’. D’où leur panique de ne pouvoir les faire, pandémie et mesures sanitaires obligent, dans les mosquées.

Sans les prières Tarawih et alors qu’on se gave au repas du ‘ftour’, sans la moindre pensée pour les affamés, que restera-t-il encore de la spiritualité du Ramadan ?

Matérialiste réalité

Car les chiffres, ces satanés reflets objectifs de la réalité, disent plutôt que Ramadan est un mois à la dimension matérialiste affirmée.

Quand à demander aux jeûneurs, toutes classes sociales confondues, de travailler plus le ventre vide, là on tombe littéralement dans l’hérésie.

Il reste combien de temps pour la rupture du jeûne ? Je me demande quels plats raffinés ma femme m’a concocté.

Parce que si les hommes travaillent 1h12 minutes de moins que le reste de l’année, cette baisse de rendement n’est que de 19 minutes pour ces dames.

Mais rassurez-vous Mesdames les militantes pour les droits de la femme.

Si ces chères dames passent 47 minutes de plus que d’habitude à faire des courses, c’est bien pour se venger de leurs conjoints, qui font la sieste en attendant la rupture du jeûne, en allégeant leurs bourses jusqu’à ce qu’ils voient rouge.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 19 Avril 2021

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