On en parle comme d’un vieux serpent de mer. Non, pas le monstre du Loch Ness version M’diq, mais bien l’Instance pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Vous savez, ce truc super important, inscrit noir sur blanc dans notre Constitution depuis 2011. Et pourtant… toujours pas là. Disparue. Évaporée. En pause café depuis plus d’une décennie. Ou peut-être cherche-t-elle encore un bureau avec vue sur mer et parking réservé ?
On aime les grandes déclarations. Les discours enflammés sur l’égalité des genres, les engagements internationaux, les campagnes “Zéro discrimination”. Mais entre les mots et les actes, il y a ce fossé, large comme l’Oued Cherrat en crue. L’Instance est là, sur le papier, figée dans une promesse qu’on ressort chaque 8 mars avec des fleurs et des hashtags. Puis on la replie soigneusement et on la range dans le tiroir “plus tard”.
Ce retard n’est pas juste une affaire de paperasse administrative. C’est un symptôme. Le symptôme d’un système où les engagements institutionnels sont parfois là pour faire joli, pour cocher une case, mais pas toujours pour être appliqués. On avance une réforme, on annonce une loi, et puis… on oublie. Ou pire, on fait semblant d'oublier.
Et si on se disait la vérité ? Peut-être que cette instance dérange. Peut-être qu’en la mettant en place, il faudrait vraiment parler de salaires inégaux, de violences ordinaires, d’accès au pouvoir. Peut-être qu’elle obligerait à revoir la copie, à remettre en cause certains privilèges bien ancrés. Alors on gagne du temps. On temporise. On “réfléchit encore à la meilleure forme juridique” – depuis 13 ans.
Pendant ce temps, les discriminations, elles, ne prennent pas de vacances. Elles avancent, elles prospèrent, elles s’installent confortablement. Sans qu’aucune "Instance" ne vienne les déranger.
On aime les grandes déclarations. Les discours enflammés sur l’égalité des genres, les engagements internationaux, les campagnes “Zéro discrimination”. Mais entre les mots et les actes, il y a ce fossé, large comme l’Oued Cherrat en crue. L’Instance est là, sur le papier, figée dans une promesse qu’on ressort chaque 8 mars avec des fleurs et des hashtags. Puis on la replie soigneusement et on la range dans le tiroir “plus tard”.
Ce retard n’est pas juste une affaire de paperasse administrative. C’est un symptôme. Le symptôme d’un système où les engagements institutionnels sont parfois là pour faire joli, pour cocher une case, mais pas toujours pour être appliqués. On avance une réforme, on annonce une loi, et puis… on oublie. Ou pire, on fait semblant d'oublier.
Et si on se disait la vérité ? Peut-être que cette instance dérange. Peut-être qu’en la mettant en place, il faudrait vraiment parler de salaires inégaux, de violences ordinaires, d’accès au pouvoir. Peut-être qu’elle obligerait à revoir la copie, à remettre en cause certains privilèges bien ancrés. Alors on gagne du temps. On temporise. On “réfléchit encore à la meilleure forme juridique” – depuis 13 ans.
Pendant ce temps, les discriminations, elles, ne prennent pas de vacances. Elles avancent, elles prospèrent, elles s’installent confortablement. Sans qu’aucune "Instance" ne vienne les déranger.
Et pendant ce temps ailleurs...
À titre de comparaison, en Espagne, une loi sur l’égalité salariale entre hommes et femmes a été adoptée en 2020 et mise en œuvre dès l’année suivante, avec obligation pour les entreprises de publier des audits. Le contraste est frappant. Cela démontre qu’avec une volonté politique ferme, les structures d’égalité peuvent se concrétiser rapidement. Mais cela suppose un choix : celui de l’action plutôt que de l’argumentation. Au Maroc, le débat tourne souvent en rond, entre commissions consultatives et études exploratoires. Un jour peut-être, on passera enfin à l'étape d'après.