Par Anwar Salah CHERKI
Le sable brûle et l'univers se tait,
Sur ce décor, où rien ne se dit,
Apparaît une silhouette, une ombre, une vie.
Elle est là, création divine, sculptée par les vents, par le feu, par l'air,
Le regard du passant, humble et silencieux,
Se pose sur elle, avec la révérence des cieux.
Pas un désir, ni une envie fugace,
Mais une contemplation, presque une grâce,
Elle n'est plus femme, mais idée,
Beauté pure, une vision d'éternité.
Est-ce un crime, un vol d'intimité,
Que de poser son regard, sans malignité ?
Le regard, même pur, n'est-il pas une atteinte,
Une trace dans le sable, une empreinte ?
La beauté est don, disait Hugo,
Mais aussi épreuve, un fardeau,
Ceux qui la contemplent sont pèlerins,
Sur le chemin de l'absolu, dans un destin.
Contempler, c’est aimer sans toucher,
C’est honorer sans jamais s’approprier,
Admettre que la beauté appartient à l’éternité,
Et saluer de loin, avec humble fidélité.
Ainsi, sous ce soleil brûlant,
Le passant s’éloigne, conscient,
Que la beauté, dans sa forme sacrée,
Est une flamme qu’on ne doit jamais effleurer.