Points essentiels de la rencontre
M. Ouahbi a souligné que cette rencontre s'inscrit dans la continuité des Hautes Instructions Royales visant à garantir transparence et communication autour du processus de révision.
Il a rappelé que la méthodologie et les objectifs de la réforme, définis dans une lettre royale adressée au Chef du gouvernement, mettent en avant une approche participative impliquant divers acteurs institutionnels et de la société civile.
Il a rappelé que la méthodologie et les objectifs de la réforme, définis dans une lettre royale adressée au Chef du gouvernement, mettent en avant une approche participative impliquant divers acteurs institutionnels et de la société civile.
Synthése des principales propositions de révision :
Voici les changements notables issus des propositions de l'Instance et de l’avis du Conseil supérieur des Oulémas :
- Mariage et fiançailles :
- Inscription facultative des fiançailles.
- Acte de mariage comme preuve obligatoire, sauf exceptions.
- Révision des procédures pour faciliter le mariage des personnes en situation de handicap.
- Mariage des Marocains à l'étranger :
- Possibilité de contracter un mariage sans témoins musulmans en cas d’impossibilité.
- Capacité matrimoniale :
- Âge minimal de 18 ans, avec exception à 17 ans sous conditions strictes.
- Polygamie :
- Obligation pour l’époux de déclarer sa renonciation à la polygamie, si stipulé dans le contrat de mariage.
- Limitation de la polygamie à des cas exceptionnels comme la stérilité ou une maladie grave.
- Divorce et médiation :
- Création d’une instance non judiciaire pour la réconciliation et la médiation.
- Divorce consensuel simplifié par contrat direct entre les époux.
- Gestion des biens conjugaux :
- Valorisation du travail domestique de l’épouse comme contribution aux biens acquis.
- Droits des enfants :
- Partage des responsabilités parentales pendant et après le mariage.
- Renforcement du droit au logement pour les enfants.
- Droit de garde :
- Maintien du droit de garde pour la mère divorcée, même en cas de remariage.
- Héritage et donations :
- Adoption de la proposition du Conseil des Oulémas permettant des dons aux filles pour compenser des écarts successoraux.
- Modernisation du langage juridique :
- Remplacement des termes obsolètes dans le texte.
Parmi les points adoptés sur la base des propositions de l’Instance et de l’avis légal du Conseil supérieur des Oulémas, le ministre a notamment cité :
-Premièrement : la possibilité de consigner les fiançailles et de considérer en tant que règle l’acte de mariage comme seule preuve justificative du mariage, tout en fixant les cas exceptionnels de recevabilité de l’action en reconnaissance de mariage, ainsi que la consolidation des garanties de mariage de la personne en situation de handicap, en révisant les procédures de forme et administratives requises pour l’établissement de l’acte de mariage ;
-Deuxièmement : la possibilité de conclusion, pour les Marocains résidant à l’étranger, de l’acte de mariage sans présence de deux témoins musulmans si cela s’avère impossible ;
-Troisièmement : la capacité matrimoniale s’acquiert, pour le garçon et la fille à 18 ans grégoriens révolus, tout en prévoyant une exception à la règle précitée selon laquelle l’âge de la majorité du mineur est fixé à 17 ans, subordonné à une série de conditions qui le maintiennent, sur le plan pratique, dans le cercle de "l’exception" ;
-Quatrièmement : l’obligation de recueillir l’avis de l’épouse, lors de l’établissement de l’acte de mariage, concernant la condition par laquelle l’époux s’engage à renoncer ou non à la polygamie, et sa mention dans cet acte. Au cas où la condition de renoncer à la polygamie est posée, l’époux n’a pas le droit à la polygamie pour honorer cette condition ;
En l’absence de cette condition, "la justification objective exceptionnelle" de la polygamie devient limitée aux cas de stérilité de la première épouse ou d’une maladie empêchant les rapports conjugaux, ou bien à d’autres cas laissés à la discrétion du Juge conformément à des critères juridiques bien définis qui sont considérés selon le même degré d’objectivité et d’exceptionnalité.
-Cinquièmement : Création d’une Instance non judiciaire pour la réconciliation et la médiation, dont l’intervention en principe est sollicitée en dehors des cas de divorce consensuel, tout en limitant sa mission à la tentative de réconcilier les deux conjoints et de trouver un terrain d’entente entre eux au sujet des effets du divorce.
-Sixièmement : Le divorce par consentement mutuel fera l’objet d’un contrat direct entre les deux époux, sans avoir à recourir à une procédure judiciaire, tout en réduisant les types de divorce et de répudiation, étant donné que le divorce pour discorde englobe la plupart d’entre eux, et en fixant à six (6) mois le délai maximal pour statuer sur les affaires de divorce et de répudiation.
-Septièmement : Un nouvel encadrement pour la gestion des biens acquis durant la relation conjugale, avec la valorisation du travail de l’épouse au sein du foyer en le considérant comme une contribution au développement des biens acquis durant la relation conjugale.
-Huitièmement : L’adoption des moyens électroniques modernes pour la notification dans les affaires de divorce et de répudiation, avec l’acceptation de la procuration dans ces affaires, à l’exception de la période de réconciliation et de médiation.
-Neuvièmement : Considérer la garde des enfants comme un droit partagé entre les deux époux durant la relation conjugale, avec la possibilité de sa prolongation, en cas d’accord, après la rupture de cette relation; et renforcer le droit au logement pour l’enfant gardé, en plus de la mise en place de nouvelles règles régissant la visite de l’enfant, objet de la garde, ou son déplacement.
-Dixièmement : La non-déchéance du droit de garde de la mère divorcée sur ses enfants, même en cas de remariage.
-Onzièmement : La mise en place de normes de référence et de valeur qui seront pris en compte dans l’estimation de la Nafaqa, ainsi que de mécanismes procéduraux contribuant à accélérer la cadence de sa notification et l’exécution des jugements y afférents.
-Douzièmement : Rendre la "représentation légale" commune aux deux époux durant la relation conjugale et après la dissolution des liens de mariage. Dans les cas où l’accord entre les deux conjoints sur les actions de la représentation légale commune fait défaut, il est fait recours, à ce sujet, au juge de la famille pour statuer sur le différend soulevé, dans le cadre de critères et de finalités définis par la loi.
-Treizièmement : Déterminer les procédures juridiques que le tribunal devrait suivre en vue d’accorder l’émancipation au mineur, renforcer la protection légale de ses biens, et soumettre au contrôle judiciaire les actes de son tuteur légal, testamentaire ou datif.
-Quatorzièmement : Le droit de l’époux ou de l’épouse de garder le foyer conjugal, en cas de décès du conjoint (e), selon des conditions fixées par la loi.
-Quinzièmement : l’adoption de la proposition du Conseil supérieur des Oulémas relative à la question de "l’héritage des filles" préconisant que toute personne peut, de son vivant, faire don aux héritières de la part qu’il souhaite de ses biens, en substituant la possession dérivée à la possession réelle.
-Seizièmement : Ouvrir la possibilité de testament (Wassiya) et de don (Hiba) aux deux conjoints, en cas de différence de religion.
M. Ouahbi a, par ailleurs, fait remarquer que vu qu’il s’agit d’une révision profonde du Code de la famille, il sera procédé à l’adoption d’une formulation avec des expressions modernes, en remplaçant certains termes tombés en désuétude dans notre système juridique et judiciaire.
S’agissant des propositions à caractère général visant à accompagner cette réforme, le ministre a expliqué qu’elles portent essentiellement sur :
- Premièrement : mobiliser les ressources humaines qualifiées et suffisantes, dont des juges et des cadres, pour se charger des affaires de famille, tout en leur assurant une formation continue spécialisée ;
- Deuxièmement : réviser les procédures et mesures relatives aux affaires de famille, tout en mettant en place un guide pratique et de référence du Code de la famille ;
- Troisièmement : faciliter l’accès à la justice de famille, par le biais de la création d’un "guichet unique" au niveau des tribunaux de famille ;
- Quatrièmement : conscientiser les futurs époux aux droits et obligations découlant du mariage, tout en adoptant une politique publique visant à accompagner cette question.
- Cinquièmement : étudier la possibilité de création d’un registre national pour y consigner les actes de mariage et de divorce.
-Deuxièmement : la possibilité de conclusion, pour les Marocains résidant à l’étranger, de l’acte de mariage sans présence de deux témoins musulmans si cela s’avère impossible ;
-Troisièmement : la capacité matrimoniale s’acquiert, pour le garçon et la fille à 18 ans grégoriens révolus, tout en prévoyant une exception à la règle précitée selon laquelle l’âge de la majorité du mineur est fixé à 17 ans, subordonné à une série de conditions qui le maintiennent, sur le plan pratique, dans le cercle de "l’exception" ;
-Quatrièmement : l’obligation de recueillir l’avis de l’épouse, lors de l’établissement de l’acte de mariage, concernant la condition par laquelle l’époux s’engage à renoncer ou non à la polygamie, et sa mention dans cet acte. Au cas où la condition de renoncer à la polygamie est posée, l’époux n’a pas le droit à la polygamie pour honorer cette condition ;
En l’absence de cette condition, "la justification objective exceptionnelle" de la polygamie devient limitée aux cas de stérilité de la première épouse ou d’une maladie empêchant les rapports conjugaux, ou bien à d’autres cas laissés à la discrétion du Juge conformément à des critères juridiques bien définis qui sont considérés selon le même degré d’objectivité et d’exceptionnalité.
-Cinquièmement : Création d’une Instance non judiciaire pour la réconciliation et la médiation, dont l’intervention en principe est sollicitée en dehors des cas de divorce consensuel, tout en limitant sa mission à la tentative de réconcilier les deux conjoints et de trouver un terrain d’entente entre eux au sujet des effets du divorce.
-Sixièmement : Le divorce par consentement mutuel fera l’objet d’un contrat direct entre les deux époux, sans avoir à recourir à une procédure judiciaire, tout en réduisant les types de divorce et de répudiation, étant donné que le divorce pour discorde englobe la plupart d’entre eux, et en fixant à six (6) mois le délai maximal pour statuer sur les affaires de divorce et de répudiation.
-Septièmement : Un nouvel encadrement pour la gestion des biens acquis durant la relation conjugale, avec la valorisation du travail de l’épouse au sein du foyer en le considérant comme une contribution au développement des biens acquis durant la relation conjugale.
-Huitièmement : L’adoption des moyens électroniques modernes pour la notification dans les affaires de divorce et de répudiation, avec l’acceptation de la procuration dans ces affaires, à l’exception de la période de réconciliation et de médiation.
-Neuvièmement : Considérer la garde des enfants comme un droit partagé entre les deux époux durant la relation conjugale, avec la possibilité de sa prolongation, en cas d’accord, après la rupture de cette relation; et renforcer le droit au logement pour l’enfant gardé, en plus de la mise en place de nouvelles règles régissant la visite de l’enfant, objet de la garde, ou son déplacement.
-Dixièmement : La non-déchéance du droit de garde de la mère divorcée sur ses enfants, même en cas de remariage.
-Onzièmement : La mise en place de normes de référence et de valeur qui seront pris en compte dans l’estimation de la Nafaqa, ainsi que de mécanismes procéduraux contribuant à accélérer la cadence de sa notification et l’exécution des jugements y afférents.
-Douzièmement : Rendre la "représentation légale" commune aux deux époux durant la relation conjugale et après la dissolution des liens de mariage. Dans les cas où l’accord entre les deux conjoints sur les actions de la représentation légale commune fait défaut, il est fait recours, à ce sujet, au juge de la famille pour statuer sur le différend soulevé, dans le cadre de critères et de finalités définis par la loi.
-Treizièmement : Déterminer les procédures juridiques que le tribunal devrait suivre en vue d’accorder l’émancipation au mineur, renforcer la protection légale de ses biens, et soumettre au contrôle judiciaire les actes de son tuteur légal, testamentaire ou datif.
-Quatorzièmement : Le droit de l’époux ou de l’épouse de garder le foyer conjugal, en cas de décès du conjoint (e), selon des conditions fixées par la loi.
-Quinzièmement : l’adoption de la proposition du Conseil supérieur des Oulémas relative à la question de "l’héritage des filles" préconisant que toute personne peut, de son vivant, faire don aux héritières de la part qu’il souhaite de ses biens, en substituant la possession dérivée à la possession réelle.
-Seizièmement : Ouvrir la possibilité de testament (Wassiya) et de don (Hiba) aux deux conjoints, en cas de différence de religion.
M. Ouahbi a, par ailleurs, fait remarquer que vu qu’il s’agit d’une révision profonde du Code de la famille, il sera procédé à l’adoption d’une formulation avec des expressions modernes, en remplaçant certains termes tombés en désuétude dans notre système juridique et judiciaire.
S’agissant des propositions à caractère général visant à accompagner cette réforme, le ministre a expliqué qu’elles portent essentiellement sur :
- Premièrement : mobiliser les ressources humaines qualifiées et suffisantes, dont des juges et des cadres, pour se charger des affaires de famille, tout en leur assurant une formation continue spécialisée ;
- Deuxièmement : réviser les procédures et mesures relatives aux affaires de famille, tout en mettant en place un guide pratique et de référence du Code de la famille ;
- Troisièmement : faciliter l’accès à la justice de famille, par le biais de la création d’un "guichet unique" au niveau des tribunaux de famille ;
- Quatrièmement : conscientiser les futurs époux aux droits et obligations découlant du mariage, tout en adoptant une politique publique visant à accompagner cette question.
- Cinquièmement : étudier la possibilité de création d’un registre national pour y consigner les actes de mariage et de divorce.
Mesures d’accompagnement
Le ministre a également présenté des propositions générales pour accompagner cette réforme, notamment :
- Formation continue des juges spécialisés en affaires de famille.
- Révision des procédures relatives au droit de la famille.
- Simplification de l’accès aux services juridiques via des outils numériques modernes.