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Carnets de voyage en Russie (I) Les tracteurs Kirovets veulent labourer en Afrique


Rédigé par le Jeudi 21 Décembre 2023

Des moyens de la Russie en matière de production agricole, tel a été le but de la tournée de presse organisée, du 11 au 14 décembre, au profit d’un groupe de journalistes étrangers.



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Dès l’entrée du complexe industriel Kirovets, à Saint-Pétersbourg, le groupe des 29 journalistes, en provenance du Maroc, du Congo, de Tanzanie, d'Éthiopie, d'Égypte, du Liban, de Jordanie, de Syrie, de Turquie et du Kirghizstan est saisi par le gigantisme des installations, qui s’étendent sur 200.000 m2.

Invités par le gouvernement russe dans le cadre d’une tournée de presse consacrée à la sécurité alimentaire et les exportations de céréales, les journalistes participant à la tournée se précipitent pour en savoir plus sur l’usine de fabrication de tracteurs Kirovets.
L’usine Kirov a plus de 220 ans d’âge. C’est ici qu’ont été produits les fameux chars T34, lors de la seconde guerre mondiale.

D’ailleurs, un spécimen de ce char russe, bête noire des panzers allemands, trône parmi les artères du complexe industriel, pour rappeler les capacités de l’usine Kirov à répondre à tous les besoins relevant de son domaine de compétences.

Une vielle tradition de production de tracteurs

Les anciennes bâtisses qui accueillent les ateliers de l’usine témoignent de ce glorieux passé, dont les responsables de l’usine Kirov ne cachent pas leur fierté. Legs historique et moyens de production à la pointe de la modernité font, de toute évidence, bon ménage ensemble.

Le groupe de journalistes étrangers entame la visite des ateliers de fabrication des tracteurs K-744, qui développe une puissance allant de 250 à 420 chevaux. L’usine Kirov produit des tracteurs depuis 1924.

Elle fabrique également des engins de chantier, dont certains sont utilisés en Arctique, avec des bras hydrauliques capables de supporter de basses températures, jusqu’à moins de 40°.

Les outils dont sont équipés les ateliers de l’usine sont impressionnants. Cela va de machines dirigées par ordinateur à des robots soudeurs. Il n’en demeure pas moins que les travailleurs sont quand même nombreux dans les ateliers.

Pour le contrôle de qualité, ce sont des ouvriers spécialisés qui s’en occupent. De toute évidence, les Russes ne cherchent pas à réduire, plus qu’il n’en faut, l’élément humain dans l’appareil de production. L’usine Kirov emploie 4.000 personnes.

La politique des trois fournisseurs

Le tracteur Kirovets comporte cinq ordinateurs, chacun en charge d’un aspect précis du fonctionnement du gigantesque engin, afin d’accomplir au mieux les tâches auxquelles il est destiné.

L’un des responsables de l’usine, en charge de la formation, qui a prêté son temps au groupe de journalistes étrangers en tant que guide, annonce fièrement que l’usine Kirov a produit 4.300 tracteurs l’année écoulée.

A la question de savoir quel a été l’impact des sanctions occidentales contre la Russie sur le fonctionnement de l’usine, le responsable précise, d’abord, que sur les 3.000 composants d’un tracteur Kirovets, 60 à 80% sont produits in situ par l’entreprise.

Concernant les pièces achetées auprès de fournisseurs, la règle d’or de l’entreprise est d’avoir toujours trois fournisseurs, de manière à ne pas se trouver à cours d’intrants en cas de pépin.

Ainsi, lorsque Mercedes a cessé de fournir des composantes à l’usine Kirov, celle-ci disposait de deux autres fournisseurs locaux et la chaîne de production ne s’est donc pas arrêtée.

Les tracteurs Kirovets sont commercialisés à travers le monde, via 77 concessionnaires, qui s’occupent également du service après-vente. Il n’y en a, toutefois aucun en Afrique ou dans le monde arabe.

Le leader russe des tracteurs se plaît à souligner que ses produits sont meilleurs marchés que ceux de ses concurrents.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 21 Décembre 2023

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