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COP29 : Des ambitions vertes et des intérêts fossiles en collision ?


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 14 Novembre 2024

Les positions des pays (États signataires de la CCNUCC) à la COP29 qui se reunit cette année 2024 à Bakou en Azerbaïdjan reflètent des réalités économiques et sociales très diverses. L’atteinte d’un consensus mondial sur les actions climatiques demeure complexe, chaque pays ayant des intérêts spécifiques à défendre. La conférence sera un moment décisif pour observer si ces divergences peuvent être surmontées pour engager enfin le monde sur une trajectoire véritablement durable.



Podcast à écouter d'un débat entre nos chroniqueurs sur le sujet

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La Chine : L'enjeu de la croissance et de la décarbonisation

En tant que plus gros émetteur de gaz à effet de serre, la Chine joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. La croissance rapide de son économie, fortement dépendante du charbon, a contribué à des niveaux élevés de pollution. La Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, mais cela implique des défis colossaux. Le pays doit trouver un équilibre entre ses besoins de croissance économique pour élever le niveau de vie de sa population et les efforts pour réduire ses émissions. Ainsi, elle investit massivement dans les énergies renouvelables et devient leader dans le solaire et l’éolien, mais reste dépendante du charbon, qu’elle considère comme une ressource stratégique. La Chine demande plus de flexibilité, estimant que les nations industrialisées, ayant historiquement pollué plus, doivent supporter la majeure partie de l'effort immédiat. Ce positionnement rend son rôle dans les COP d'autant plus complexe.

​L'Afrique : Un continent vulnérable et en quête de justice climatique

L’Afrique contribue très peu aux émissions mondiales, mais elle en est parmi les premières victimes. Les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations affectent directement ses ressources, en particulier l'agriculture. Les pays africains soulignent l'importance d'un financement international pour l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que pour la compensation des pertes et préjudices subis. Le continent appelle à une "justice climatique" qui inclut un accès renforcé aux fonds d'adaptation et d’atténuation, indispensables pour faire face aux catastrophes récurrentes. Pour de nombreux États africains, la COP29 représente un espoir d’obtenir des engagements financiers concrets de la part des nations industrialisées. Sans ces ressources, l’Afrique restera limitée dans ses capacités d’adaptation, bien qu’elle possède un fort potentiel pour le développement des énergies renouvelables.

​L’Inde : Croissance économique et transition verte

Troisième émetteur mondial, l’Inde a fixé 2070 comme échéance pour atteindre la neutralité carbone. Sa population croissante et ses besoins énergétiques massifs en font un acteur majeur des négociations climatiques. Le pays dépend fortement du charbon pour soutenir son développement industriel, ce qui complique sa transition énergétique. L’Inde prône une responsabilité différenciée, estimant que les pays développés doivent prendre le fardeau principal des réductions immédiates d’émissions. Elle a néanmoins accéléré ses investissements dans les énergies renouvelables, avec une forte croissance du solaire, tout en cherchant à diversifier ses sources d'énergie. La COP29 est l'occasion pour l’Inde de renforcer son plaidoyer en faveur d’une aide financière pour accompagner les pays en développement dans la transition écologique.
 

​L’Europe : Un leader dans les politiques climatiques malgré des défis internes

L’Union européenne a fait de la lutte contre le changement climatique un pilier de sa politique, avec des objectifs ambitieux de neutralité carbone d’ici 2050. En raison des récentes tensions énergétiques et de la crise ukrainienne, l’Europe s’efforce de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, notamment au gaz russe. L’UE adopte une approche rigoureuse, exigeant des objectifs contraignants et défendant une « taxe carbone » pour limiter les importations de produits à forte empreinte écologique. Cependant, elle fait face à des tensions internes, certains États membres craignant les impacts économiques de ces politiques. La COP29 constitue une opportunité pour l'Europe de consolider sa position de leader et de convaincre d’autres régions de rejoindre ses engagements contraignants.

​Les États-Unis : Entre ambition climatique et résistances politiques

Depuis le retour des États-Unis dans l'Accord de Paris, le pays s'efforce de rattraper son retard en matière de politique climatique. L'administration actuelle a fixé des objectifs ambitieux pour 2030, mais elle fait face à des résistances, notamment de la part de certains États producteurs d’énergies fossiles et d’un Congrès divisé. Les États-Unis misent sur l'innovation technologique et le financement de la transition pour réduire leurs émissions. Bien que la première économie mondiale soit encore dépendante des énergies fossiles, elle promeut les investissements dans les énergies renouvelables et cherche à renforcer les normes d'efficacité énergétique. Cependant, les tensions politiques rendent difficile l'adoption de mesures fédérales uniformes.

Les pays producteurs de gaz et de pétrole : La transition sous pression

Pour les grands producteurs d'hydrocarbures, la transition énergétique représente une menace directe pour leur modèle économique. Ces pays, comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, reconnaissent l’urgence climatique, mais doivent composer avec leur dépendance aux revenus du pétrole et du gaz. Certains investissent dans des projets de capture et de stockage de carbone ou dans les énergies renouvelables pour diversifier leur économie, mais ils plaident pour une transition progressive. Ces nations défendent des politiques climatiques plus souples et craignent une baisse de la demande mondiale en hydrocarbures, ce qui pourrait affecter leur stabilité économique. La COP29 représente un défi pour ces pays, qui doivent concilier leurs intérêts économiques avec les pressions internationales.
 

​Le Maroc : Un modèle de transition énergétique en Afrique

Le Maroc s'est imposé comme un acteur exemplaire en matière de transition énergétique. Avec des projets majeurs, comme la centrale solaire Noor à Ouarzazate, il vise à produire plus de 50 % de son électricité à partir de sources renouvelables d'ici 2030. Ce leadership en fait un modèle pour les pays africains, et il bénéficie de financements internationaux pour renforcer sa résilience climatique. Le Maroc voit dans la COP29 une opportunité pour réitérer l'importance des soutiens financiers pour les pays en développement, tout en partageant son expérience de la transition. Le pays souhaite inspirer ses voisins et se positionner comme un modèle de résilience et d'innovation dans la région.

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Jeudi 14 Novembre 2024

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