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Par Aziz Boucetta
S’il écoute les quatre discours, en plus, bien évidemment, des communiqués du cabinet royal et des communications en conseil des ministres, et s’il les lit, soigneusement et attentivement, le gouvernement saura en principe ce qu’il devra faire et accomplir dans les mois qui suivent… Et s’il les réécoute et les relit, avec le soin et l’attention nécessaires, le Maroc s’en porterait mieux.
Ainsi, le 30 juillet dernier, outre le dispositif sanitaire et social, le chef de l’Etat a insisté sur une refonte de la Moudawwana et, en creux, sur les droits de la femme, et aussi sur la nécessaire entente avec les inimitables voisins de l’est. Si le second objectif est très difficilement réalisable, car dépendant de personnages irascibles et à la logique laborieuse, le premier, relevant du gouvernement, est aisément atteignable. Quoique…
Le 20 août suivant, le roi Mohammed VI a explicitement exposé la doctrine diplomatique du royaume, avec cette désormais fameuse phrase : « Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », puis il a insisté sur l’importance, la priorité à accorder à la vaste, riche et talentueuse communauté des Marocains du monde.
Le 14 octobre, devant les plus de 500 élus de la nation, le souverain a souligné l’extrême urgence du traitement de la question de l’eau car le royaume se trouve dans la peu enviable et encore moins rassurante situation de « stress hydrique structurel », et il a aussi évoqué l’impérieuse nécessité d’un investissement national productif, sur une base légale, dans une perspective ambitieuse et partageuse, et dans le respect des règles de loyauté et d’intégrité.
Et ce 6 novembre… Le souverain est revenu sur les réalisations engrangées dans son Sahara et l’importance de ce même Sahara pour la naturelle, historique et incontournable profondeur africaine du Maroc. Et de là, trois messages, au monde, à l’Afrique et au gouvernement.
Au monde, le roi Mohammed VI rappelle en creux que quand on injecte en 5 ans 7% de son PIB (sans compter l’investissement privé et semi-public) dans une partie de son territoire avec 1,5% de la population, c’est qu’on a ses raisons que seule une déraison internationale peut ignorer.
A l’Afrique, il est clairement dit que le Maroc, à travers son Sahara, consolide ses liens « humains, culturels et économiques » (l’ordre est important et significatif), d’où les investissements massifs annoncés puis lancés dans les provinces du Sud, pour renforcer et matérialiser ces liens.
Enfin, et sur la base de ce qui précède, le gouvernement est appelé à accorder plus d’importance à notre continent, de s’y déplacer, d’y repartir, de ne cesser de s’en préoccuper et d’y tisser toutes sortes de relations, de nourrir l’histoire et de cultiver l’amitié. Le ministre des Affaires étrangères s’y déplace peu et ses confrères encore moins ; ceci est jusque-là un manquement, et depuis ce discours, cela serait une faute.
D’où la fameuse formule du sociologue Mohamed Cherkaoui, « sans le Maroc le Sahara n'est que désert, et sans le Sahara l'histoire du Maroc est incompréhensible ». Sans l’impulsion, la supervision et l’autorité royales, le Sahara serait resté un désert, et sans une franche et résolue implication du gouvernement, l’histoire et l’avenir du Maroc deviendraient incompréhensibles.
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost