Par Ali Bouallou
Le sens premier de la culture est lié à la terre et à sa transformation pour donner vie à des fruits et légumes dont a besoin l’homme pour exister.
Cette notion de transformation peut être appliquée directement à l’homme. Grâce à la culture, l’homme se transforme, évolue, éveille sa curiosité intellectuelle, sa conscience en vue d’une conscience collective et son appartenance identitaire territoriale composante de l’identité nationale.
L’avantage de la culture est qu’elle ouvre la voix de l’échange culturel qui permet de comprendre la culture d’autrui, et donc la tradition d’autrui, pour un meilleur vivre ensemble.
La culture est ce qui permet de développer la pensée humaine pour que les hommes et les femmes d’ici et d’ailleurs se connaissent mieux, cohabitent, sachent bâtir main dans la main un monde meilleur où règnent la beauté et la sagesse dans la paix et la concorde.
« Un homme sans culture est un arbre sans fruit » disait Antoine de Rivarol (1753-1801), écrivain et journaliste français, et un arbre sans fruit finit par périr.
Il est temps que nos jeunes générations à Salé comprennent que la culture n’est plus la panacée de l’élite intellectuelle et la bourgeoisie financière.
Bien au contraire, le Maroc a cassé depuis 1999, c.à.d. depuis l’accession du Souverain au trône, le plafond de verre imposé aux pays africains en développement dans l’accès à la culture.
Après manger, boire, accéder à des services universels de qualité, la culture est devenue un droit accessible à tous au Maroc. Il ne manquerait plus qu’elle devienne une obligation citoyenne. Il faut juste le vouloir et comme dirait le philosophe Schopenhauer, tout est volonté ou l’expression d’une volonté.
A Salé, ville millénaire, de l’authenticité, des sciences et du commerce, et à l’instar des autres villes impériales et anciennes du royaume, la culture et le patrimoine immatériel sont à l’honneur depuis quelques temps. De plus en plus de lieux de cultures, de musées nouveaux ou réhabilités, de monuments restaurés, de galeries d’art…renaissent ou voient le jour.
Aussi, des festivals culturels s’installent comme des rendez-vous essentiels que ne rateraient pour rien au monde les gens de Salé. Des lieux de formation aux métiers de la culture et des arts ont pignon sur rue pour contrer toute velléité à l’obscurantisme et à la stagnation intellectuelle.
La mémoire de Salé vivra et se transmettra tant qu’y vivra la culture avec toutes ses facettes et il est important de connaitre et de perpétuer la mémoire pour mieux appréhender l’avenir.
La mémoire est donc le lien entre l’histoire, le présent et l’avenir. Force est de constater que les jeunes générations habitant à Salé ne connaissent pas forcément l’histoire prestigieuse de cette ville ; à l’époque où Salé était connue dans le monde entier par sa medersa, haut lieu du savoir et de l’érudition au 14è siècle, puis par son commerce maritime aux 17è et 18è siècles.
« La mémoire, c’est le présent du passé » disait Saint-Augustin. C’est la faculté de se souvenir et de transmettre. Une obligation de transmission s’impose pour que Salé retrouve son éclat d’antan et le maintienne à jamais.
A bon entendeur !