Elles s’occupent des champs, gardent les troupeaux, préparent les récoltes, soignent les enfants et les aînés. Pourtant, elles ne perçoivent aucun salaire. Dans le Maroc rural, plus de 70% des femmes actives exercent une activité non rémunérée. Ce chiffre, tiré du dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP), révèle une vérité choquante : le travail féminin rural reste l’un des piliers silencieux de l’économie nationale… et l’un de ses angles morts.
Au-delà des statistiques, il y a des vies. Des femmes qui, chaque jour, fournissent une charge de travail égale ou supérieure à celle des hommes, mais dont la valeur n’est ni reconnue ni comptabilisée dans le circuit économique formel. Dans les exploitations agricoles familiales, elles sont souvent désignées comme "aides familiales", un statut flou qui leur nie toute autonomie financière et les prive de protection sociale. Résultat : pas de salaire, pas de contrat, pas de retraite, ni couverture santé.
Le contraste est frappant avec le monde urbain : à peine 4% des femmes actives en ville exercent une activité non rémunérée, contre 70,5% à la campagne. Une injustice structurelle, aggravée par des décennies de politiques publiques qui ont rarement considéré le travail féminin comme un moteur de développement rural. Le rapport du HCP estime que le manque à gagner du travail non rémunéré des femmes rurales représente à lui seul 1,2% du PIB national. C’est plus que le budget annuel de plusieurs ministères.
Cette précarité s’inscrit dans un cercle vicieux. Sans revenu, ces femmes dépendent financièrement de leurs maris ou de leurs familles. Sans autonomie économique, elles ont peu de marge de manœuvre pour accéder à la formation, à la santé ou à la création d’activités. Sans reconnaissance de leur contribution, elles restent exclues des politiques de développement local et des décisions qui les concernent.
L’étude pointe aussi la faiblesse des dispositifs de soutien. Les coopératives féminines, pourtant nombreuses, peinent à se structurer, à accéder au financement, aux marchés ou aux outils numériques. Le manque de crèches, de transports ou d’infrastructures de base aggrave leur isolement. Dans ce contexte, nombre de jeunes femmes rurales finissent par migrer vers les villes, où elles rencontrent souvent une précarité différente, mais tout aussi rude.
Pour briser ce cycle d’invisibilité, le HCP propose des solutions concrètes : reconnaître le travail non rémunéré dans les statistiques officielles, créer des mécanismes de valorisation (rémunération symbolique, crédits-temps, accès à la couverture sociale), et surtout, bâtir des programmes de formation et d’accompagnement spécifiquement pensés pour les femmes rurales.
Il ne s’agit plus seulement d’égalité. Il s’agit d’efficacité économique. Reconnaître et intégrer le travail des femmes rurales dans le développement du pays n’est pas un luxe, mais une urgence. Tant que 70% d’entre elles travailleront dans l’ombre, c’est l’ensemble du Maroc qui se privera de l’une de ses forces vives les plus précieuses.
Au-delà des statistiques, il y a des vies. Des femmes qui, chaque jour, fournissent une charge de travail égale ou supérieure à celle des hommes, mais dont la valeur n’est ni reconnue ni comptabilisée dans le circuit économique formel. Dans les exploitations agricoles familiales, elles sont souvent désignées comme "aides familiales", un statut flou qui leur nie toute autonomie financière et les prive de protection sociale. Résultat : pas de salaire, pas de contrat, pas de retraite, ni couverture santé.
Le contraste est frappant avec le monde urbain : à peine 4% des femmes actives en ville exercent une activité non rémunérée, contre 70,5% à la campagne. Une injustice structurelle, aggravée par des décennies de politiques publiques qui ont rarement considéré le travail féminin comme un moteur de développement rural. Le rapport du HCP estime que le manque à gagner du travail non rémunéré des femmes rurales représente à lui seul 1,2% du PIB national. C’est plus que le budget annuel de plusieurs ministères.
Cette précarité s’inscrit dans un cercle vicieux. Sans revenu, ces femmes dépendent financièrement de leurs maris ou de leurs familles. Sans autonomie économique, elles ont peu de marge de manœuvre pour accéder à la formation, à la santé ou à la création d’activités. Sans reconnaissance de leur contribution, elles restent exclues des politiques de développement local et des décisions qui les concernent.
L’étude pointe aussi la faiblesse des dispositifs de soutien. Les coopératives féminines, pourtant nombreuses, peinent à se structurer, à accéder au financement, aux marchés ou aux outils numériques. Le manque de crèches, de transports ou d’infrastructures de base aggrave leur isolement. Dans ce contexte, nombre de jeunes femmes rurales finissent par migrer vers les villes, où elles rencontrent souvent une précarité différente, mais tout aussi rude.
Pour briser ce cycle d’invisibilité, le HCP propose des solutions concrètes : reconnaître le travail non rémunéré dans les statistiques officielles, créer des mécanismes de valorisation (rémunération symbolique, crédits-temps, accès à la couverture sociale), et surtout, bâtir des programmes de formation et d’accompagnement spécifiquement pensés pour les femmes rurales.
Il ne s’agit plus seulement d’égalité. Il s’agit d’efficacité économique. Reconnaître et intégrer le travail des femmes rurales dans le développement du pays n’est pas un luxe, mais une urgence. Tant que 70% d’entre elles travailleront dans l’ombre, c’est l’ensemble du Maroc qui se privera de l’une de ses forces vives les plus précieuses.