Poème en chanson et en musique de Adnane Benchakroun
Poème à lire de Adnane Benchakroun
Je flânais doucement, bercé par les vagues,
Quand je vis, en silence, un sage dans l'ombre, là,
Ibn Khaldoun, en djellaba, tel un mage vague.
Son regard scrutait la mer, pensif et calme,
Je m’approchai, intrigué par sa noble allure,
« Bonsoir », dis-je, hésitant, l’esprit en effroi,
« Ce soir invite à la réflexion, douce armure. »
Il sourit, bienveillant, comme un père ancien,
« Oui, mon ami, ce lieu est un havre de paix,
Pour songer aux civilisations, et soudain,
Voir combien le monde change, à chaque pas, chaque trait. »
J’hésitai, surpris par cette rencontre étrange,
« Vous êtes Ibn Khaldoun, le grand historien ? »
Il rit, un rire doux, sans forme d’ombre ou d’ange,
« Oui, c’est moi, voyageant par-delà le temps ancien. »
« La Muqaddima, jadis mon œuvre précieuse,
A besoin d’une révision, d’un nouvel élan,
Car le monde a changé, et la vie tumultueuse,
Exige des idées qui marchent au pas du vent. »
Nous marchâmes, discutant des civilisations,
De l'‘asabiyya’, ce lien social fort et clair,
Qui jadis guidait les tribus et les nations,
Mais qui s’étend aujourd’hui au-delà des frontières.
« Les communautés virtuelles, les nations modernes,
Ont redéfini ce lien qui unit les cœurs,
Les technologies ouvrent des portes éternelles,
Mais la nature humaine garde ses ardeurs. »
« Pourquoi, ô sage, réviser vos écrits ici ? »
Demandai-je, le cœur battant sous l’émotion,
Il fixa l’horizon, les vagues, sans merci,
« Le moment est venu, d'un tournant, d'une mission. »
« Les crises modernes sont des signes du futur,
Les civilisations montent et tombent, à tour de rôle,
Aujourd’hui, tout va plus vite, plus dense, plus sûr,
Comprendre ces cycles est le seul vrai contrôle. »
Le silence s’installa, bercé par la mer douce,
Je compris que ce moment n’était point fortuit,
Mais une leçon de vie, un appel sans rousse,
À réviser nos savoirs, à questionner sans bruit.
Nous atteignîmes la fin du paseo éclairé,
Ibn Khaldoun se tourna, le regard perçant,
« Le savoir évolue, tel un fleuve agité,
Révise tes certitudes, sois un esprit dansant. »
Puis, comme une brise, il s’évanouit soudain,
Me laissant seul, mais riche de ses paroles d’or,
Ce soir-là, sous les cieux, la mer et le marin,
Je compris la force du savoir qui s’endort.
Le poème "Le Savoir Flottant : Une Leçon de la Mer avec Ibn Khaldoun" évoque la relation entre l'immensité de la mer et le savoir humain, tel qu'inspiré par Ibn Khaldoun.
Le poème souligne l'humilité nécessaire face à la connaissance, car, tout comme la mer, le savoir ne peut jamais être totalement maîtrisé. Il s'agit d'une réflexion poétique sur la nature fluide et infinie du savoir, invitant à l'ouverture d'esprit et à l'acceptation de l'incertitude dans notre quête intellectuelle.