Poème en chanson et en musique par Adnane Benchakroun
Poème à lire de Adnane Benchakroun
Je flânais dans la Féria, l’esprit allégé,
Quand soudain, dans la foule, se leva le flambeau
D’un grand esprit, Darwin, au regard éclairé.
Barbe soignée, lunettes rondes, l’air curieux,
Il scrutait les passants, le monde en observation,
« Darwin ? » soufflai-je, étonné, presque envieux,
« Que fais-tu dans ce lieu de pure distraction ? »
Il sourit, indulgent, et me parla doucement,
« Rien n’est futile ici, tout est expérience,
Chaque rire, chaque jeu, porte en lui, patiemment,
Les signes du vivant, leur fragile existence. »
Nous marchâmes ensemble, traversant la foule,
Chaque stand, chaque éclat, devenait leçon,
À la roue de la fortune, il dit, sans houle,
« La vie n’est pas hasard, mais lente érosion. »
« L’évolution ne s’écrit pas dans la chance,
Mais dans l’adaptation aux défis imprévus,
Ceux qui misent tout sur le sort, en cadence,
Finiront par sombrer, leur sort mal résolu. »
Devant les bouteilles qu’on renverse d’un jet,
Il expliqua, avec une sagacité rare,
« Voici la lutte pour la vie, sans faux-fuyet,
Chaque balle est un choix, chaque succès, un phare. »
« Les règles ici sont fixées, mais vois la nature,
Là-bas tout change, tout bouge, tout s’adapte,
L’environnement forge la créature,
Et seul celui qui se plie survit dans l’âpre. »
Nous vîmes un manège où les enfants riaient,
Et je lui demandai ce qu’il en pensait,
« Même ici, la leçon n’est pas en retrait,
Le jeu prépare l’enfant, dans l’ombre, il grandit. »
« Ils apprennent en riant les lois du monde,
Sans savoir qu’ils forgent leur avenir en jeu,
La nature, en secret, leur parle, en onde,
Et les prépare à vivre sous des cieux plus vieux.
Nous avancions ainsi, plongeant dans chaque éclat,
Chaque bruit, chaque cri, devenant méditation,
La Féria se faisait plus vaste que l’éclat,
Un théâtre vivant, une vraie révélation.
Quand la nuit avancée couvrit d’un voile noir,
La fête et ses éclats, dans le lointain en feu,
Darwin se tourna, son regard, un miroir,
« Vois la Féria comme une nature en jeu. »
« Elle est le reflet du vivant, de ses lois,
Une microscopie de l’univers en marche,
L’évolution n’est pas que théorie et froid,
Elle est ici, dans chaque rumeur, dans chaque arche. »
Sur ces mots, il s’évanouit dans la foule en fête,
Me laissant seul, mais riche de sa vision,
La Féria était plus qu’une simple retraite,
Elle devint pour moi un terrain de réflexion
Ce poème raconte une rencontre imaginaire entre le narrateur et Charles Darwin à la Féria de Malaga.
Les enfants qui jouent y apprennent inconsciemment les règles du monde. La Féria devient une métaphore vivante de l’évolution, un microcosme où les lois du vivant s'expriment. Finalement, Darwin disparaît, laissant le narrateur avec une nouvelle perspective sur la fête, vue désormais comme un terrain de réflexion sur la nature et la vie.