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Par Anass MACHLOUKH
Tentative de putsch, rébellion, mutinerie, autant d’appellations dont on a usé dans la presse internationale pour désigner l’offensive du chef coriace de Wagner.
En réalité, c’est le reflet du malaise qui règne au sein de l’Armée russe, déchirée par des querelles intestines à cause de ses difficultés en Ukraine.
Si Prigogine s’est senti tellement fort pour aller punir « les généraux russes », dont il n’a eu de cesse de dénoncer l’incurie, c’est parce qu’il s’estime le héros de Bakhmout, l’unique victoire des Russes depuis les revers subis par l’Armée régulière à Kharkiv et Kherson durant l’été de 2022.
Sur le front, malgré ses déboires internes, Moscou parvient, jusqu’à présent, à repousser les Ukrainiens qui ont aussitôt intensifié leur contre-offensive après le coup de force de Prigogine. Kiev y voit un signe de faiblesse de l’Armée russe.
Pour autant, les Russes semblent donner tort aux pronostics trop optimistes qui pariaient sur un délitement immédiat des troupes Z qui ont bien fortifié leurs lignes de défense.
La rébellion des wagnériens semble embarrasser le maître du Kremlin qui se doit de rassurer ses partenaires africains comme le Mali et la Centrafrique qui comptent sur l’appui russe après le départ des Français.
Un véritable défi pour le président Poutine qui doit également réconforter son allié algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui vient de lui rendre visite à Saint-Pétersbourg, où il s’est complètement aligné sur la Russie.
Alger, qui s’est mis dans la posture du protégé de l’ours russe, semble contrarié par les signes de faiblesse en provenance de Moscou qui ne semble plus avoir les moyens de ses ambitions d’influence sur l’échiquier international.
En ce qui concerne le Maroc, les turbulences que traverse la Russie de Poutine ne font que justifier la justesse de son alliance stratégique avec les Occidentaux, États-Unis d’Amérique en tête.
Rédigé par Anass MACHLOUKH sur L'Opinion