Le tourisme dans le metaverse, un vrai pari sur l’avenir
Tout cela reste encore très virtuel et fantasmé. Même Sophie Lacour l’admet. Elle prodigue ses conseils chez Advanced Tourism, une société spécialisée dans la prospective, l’intelligence artificielle et la robotique dans le domaine du tourisme. Si elle invite les spécialistes du tourisme à ne pas attendre pour essayer le metaverse, elle les exhorte à limiter leurs investissements.
« Aujourd’hui, c’est encore très cher de se lancer, car la technologie n’est pas encore totalement au point. Ce sera sans doute le cas dans cinq ans, mais pas avant. Ensuite, il faut choisir sur quel metaverse se concentrer. Il y en a 25 connus, 150 moyennement développés et plusieurs milliers qui pointent le bout de leur nez. Difficile de savoir lequel ou lesquels seront en première ligne d’ici quelques années. Dans les années 1990, on avait Lycos et Club Internet. Qui aurait pu prédire Google et Facebook ? »
Elle estime qu’il faudra cinq à dix ans pour que le metaverse commence à devenir mainstream. « Mon conseil, c’est : allez-y pour voir. Mettez quelques billes, comme au poker. Achetez un petit terrain et faites de petits investissements sur deux ou trois metaverse, à raison de 4 000 ou 5 000 euros à chaque fois. Ce sera déjà très bien pour comprendre comment cela fonctionne et faire les premiers tests. »
Les grands groupes en première ligne
Des acteurs locaux, comme l’office du tourisme de Val d’Isère, achètent déjà des terrains. La station de ski s’est offert une parcelle sur le metaverse Next Earth. La station balnéaire espagnole Benidorm a créé BenidormLand sur la plateforme de jeux en ligne Steam, accessible à 140 millions d’utilisateurs. Mais ce sont surtout les grands groupes du tourisme (compagnies aériennes, réseaux hôteliers, plateformes de réservation), avec de gros moyens financiers, qui vont explorer les multiples possibilités des mondes virtuels.
Brian Chesky, le patron d’Airbnb, reste cependant réaliste sur les limites de ces voyages virtuels. « Ces expériences numériques font, pour moi, office de passerelles. Les gens seront en mesure, grâce au metaverse, d’essayer Airbnb pour 10 ou 20 dollars. Ils pourront se connecter avec un hôte sans avoir à prendre l’avion et séjourner dans la maison de quelqu’un dans un autre pays. Mais cela restera limité », a-t-il déclaré lors du Skift Global Forum à l’automne 2021. Il craint surtout que ces technologies n’accroissent le sentiment de solitude des gens alors qu’Airbnb aspire à rapprocher les personnes de cultures différentes.
Marriotts, Hilton, Accor… les grands groupes explorent les différentes possibilités du metaverse. Début mai, la chaîne singapourienne Millennium Hotels a ouvert M Social Decentraland, un premier hôtel virtuel. « Il résume l’essence de la marque M Social avec son style de vie avant-gardiste », affirme la marque dans un communiqué. Un réceptionniste virtuel vous y accueille et votre avatar peut se mêler aux autres personnes présentes dans les lieux. Il peut aussi assister à des événements organisés sur place et même y passer la nuit. Le but est de « redéfinir le modèle traditionnel d’hospitalité » en créant de « nouvelles expériences immersives ».
Brian Chesky, le patron d’Airbnb, reste cependant réaliste sur les limites de ces voyages virtuels. « Ces expériences numériques font, pour moi, office de passerelles. Les gens seront en mesure, grâce au metaverse, d’essayer Airbnb pour 10 ou 20 dollars. Ils pourront se connecter avec un hôte sans avoir à prendre l’avion et séjourner dans la maison de quelqu’un dans un autre pays. Mais cela restera limité », a-t-il déclaré lors du Skift Global Forum à l’automne 2021. Il craint surtout que ces technologies n’accroissent le sentiment de solitude des gens alors qu’Airbnb aspire à rapprocher les personnes de cultures différentes.
Marriotts, Hilton, Accor… les grands groupes explorent les différentes possibilités du metaverse. Début mai, la chaîne singapourienne Millennium Hotels a ouvert M Social Decentraland, un premier hôtel virtuel. « Il résume l’essence de la marque M Social avec son style de vie avant-gardiste », affirme la marque dans un communiqué. Un réceptionniste virtuel vous y accueille et votre avatar peut se mêler aux autres personnes présentes dans les lieux. Il peut aussi assister à des événements organisés sur place et même y passer la nuit. Le but est de « redéfinir le modèle traditionnel d’hospitalité » en créant de « nouvelles expériences immersives ».
L’attrait des NFT
Si le metaverse en est encore à ses balbutiements, les NFT, en revanche, attirent dès à présent les professionnels du tourisme. L’idée est de proposer à des amoureux du lieu de villégiature d’acquérir un Non Fungible Tokens, bien souvent une œuvre d’art visuelle numérique, qui prouve son amour d’une expérience, d’un bâtiment, d’une plage, etc. La ville de Cannes vient de s’y essayer.
Après le Festival de Cannes dupliqué dans Fortnite, la ville a vendu aux enchères une partie de son patrimoine sous la forme de NFT durant le Cannes Lions Festival. Le boulevard de la Croisette, le Palais des festivals, le Port Canto, l’île Sainte-Marguerite, l’écomusée sous-marin, la Malmaison, le Vieux-Port, le marché Forville, le Suquet, la pointe Croisette ou encore le campus Georges-Méliès ont été vendus virtuellement sur le site de la maison Artcurial. Quelque 330 000 euros ont ainsi été collectés (dont 50 000 euros rien que pour le Palais des festivals). Chaque heureux acquéreur a reçu la représentation numérique du lieu, mais aussi une véritable maquette en 3 D.
Pour la municipalité, c’est « une nouvelle façon innovante de financer des actions environnementales et sociales ». Ainsi, 10 % de la somme récoltée a été reversée au Fonds de dotation Cannes pour le développement de projets liés à l’environnement. Selon ce principe, on pourra garder le NFT d’un voyage aux Maldives, d’une excursion dans les îles Svalbard au nord de la Norvège ou d’un trek au Népal… Nul doute que cela pourrait séduire les touristes. Une nouvelle fabrique des souvenirs, en somme.
Rédigé par Florence Santrot, Repris et adapté par la Fondation Tamkine
#Tamkine_ensemble_nous_reussirons
Après le Festival de Cannes dupliqué dans Fortnite, la ville a vendu aux enchères une partie de son patrimoine sous la forme de NFT durant le Cannes Lions Festival. Le boulevard de la Croisette, le Palais des festivals, le Port Canto, l’île Sainte-Marguerite, l’écomusée sous-marin, la Malmaison, le Vieux-Port, le marché Forville, le Suquet, la pointe Croisette ou encore le campus Georges-Méliès ont été vendus virtuellement sur le site de la maison Artcurial. Quelque 330 000 euros ont ainsi été collectés (dont 50 000 euros rien que pour le Palais des festivals). Chaque heureux acquéreur a reçu la représentation numérique du lieu, mais aussi une véritable maquette en 3 D.
Pour la municipalité, c’est « une nouvelle façon innovante de financer des actions environnementales et sociales ». Ainsi, 10 % de la somme récoltée a été reversée au Fonds de dotation Cannes pour le développement de projets liés à l’environnement. Selon ce principe, on pourra garder le NFT d’un voyage aux Maldives, d’une excursion dans les îles Svalbard au nord de la Norvège ou d’un trek au Népal… Nul doute que cela pourrait séduire les touristes. Une nouvelle fabrique des souvenirs, en somme.
Rédigé par Florence Santrot, Repris et adapté par la Fondation Tamkine
#Tamkine_ensemble_nous_reussirons