Jusqu'à quand les femmes continueront-elles à souffrir en silence et à subir des violences sexistes ? Cette question, lancée par les associations féministes, trouve un écho particulier après l’agression d’une mère et de sa fille à Tétouan, un acte choquant capté en vidéo et largement diffusé. Réagissant à cet incident, l’Association Attahadi pour l’Égalité et la Citoyenneté (ATEC) exprime sa profonde indignation.

"Cet acte, loin d’être isolé, met en lumière une réalité inquiétante : les femmes sont constamment victimes de violences sous différentes formes dans notre pays", déclare l'ATEC. L'association souligne que cet incident révèle les limites des politiques pénales actuelles, qui manquent de mesures efficaces pour changer les mentalités et lutter contre la normalisation de la violence comme solution aux conflits.

Dans un communiqué, l'ATEC exprime sa solidarité totale avec la victime et sa famille, saluant la réactivité des autorités judiciaires qui ont rapidement déféré l’agresseur devant le parquet. L'association propose également un soutien juridique et psychologique à la victime.

Cependant, cet incident met en lumière l’insuffisance de la loi 103.13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, promulguée en 2018. Bien que cette loi ait été saluée à son adoption, elle se révèle, dans la pratique, incomplète et parfois contre-productive. L'ATEC déplore que cette législation n’atteigne pas ses objectifs et constitue parfois un obstacle pour les femmes qui cherchent justice.

L’association appelle à un changement radical des mentalités et à la révision des politiques publiques actuelles. L’agression à Tétouan révèle la persistance d'une mentalité archaïque qui justifie la violence, tout en soulignant l’échec des politiques de protection des femmes. Elle plaide pour l’adoption de politiques ambitieuses, soutenues par des ressources adéquates, afin de sensibiliser la société aux droits des femmes et d’assurer leur protection.

L'ATEC recommande également de réexaminer la loi 103.13 dans le cadre de l’évaluation annuelle des politiques publiques, afin de la rendre véritablement efficace. L’association insiste sur l’importance de consulter les associations féministes et les défenseurs des droits des femmes pour élaborer des réformes appropriées.

Condamnant fermement cet acte de violence, l’ATEC appelle à une mobilisation collective – autorités, société civile et citoyens – pour prévenir de tels drames à l’avenir. Rappelons que la police de Tétouan a arrêté le suspect, un homme de 80 ans, suite à une plainte déposée par la victime. Il a été placé en garde à vue en attendant l’enquête judiciaire.