Par cette résolution, votée par 143 pays membres, rejetée par 9 autres et 25 abstentions, l’Assemblée générale « constate que l'État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre » de l’Onu et estime « devrait donc être admis » en son sein.

Les résolutions de l’Assemblée générale de l’Onu n’ayant pas de caractère contraignant, la Palestine ne devient pas encore, par ce vote, le 194ème membre de l’Onu. Les Etats-Unis ont opposé, le 18 avril, leur véto à un projet de résolution accordant à la Palestine le droit d’adhésion à l’Onu.

Le caractère quasi-unanime de cette décision de l’Assemblée générale de l’Onu, qualifiée « d’historique » par l’ambassadeur de la Palestine auprès des Nations Unies, Ryad Mansour, constitue toutefois un message clair adressé par la communauté internationale à Israël et aux Etats-Unis.

Une large majorité des pays du monde veut la paix au Proche-Orient, une paix qui passe nécessairement par l’octroi aux Palestiniens de leur droit à disposer de leur Etat et de l’exercice de leur entière souveraineté sur leurs territoires, actuellement occupés par Israël.

La réaction outrancière de l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, qui a passé à la déchiqueteuse une copie du texte de la Charte des Nations Unies pour exprimer sa « colère » suite au vote de l’Assemblée générale, ne fait que confirmer le caractère fasciste du gouvernement israélien.

Même si Israël parvient à remporter le conflit militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza, ce qui est loin d’être acquis, l’entité sioniste a largement perdu la partie sur le plan politique.

Washington, pour sa part, ne peut que mesurer l’ampleur des dégâts, sur le plan interne et à l’échelle internationale, que lui aurait causé son soutien aveugle à Israël.

Il n’est pas certain que les dirigeants américains puissent comprendre le message adressé par l’Assemblée générale de l’Onu.

Leur perception des manifestations estudiantines en soutien à la cause palestinienne sur les campus des universités américaines s’arrête aux techniques de communication.

Il serait question d’étouffer la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, qui permettent aux jeunes américains de s’informer en évitant la propagande des médias de masse, mais nullement de s’attaquer à la racine du problème : l’occupation par Israël des territoires palestiniens.

Pendant qu’une large frange de la communauté internationale tente d’apporter son soutien aux Palestiniens du mieux qu’elle peut, les soldats israéliens, conscients de leur impunité grâce à la protection des Etats-Unis, poursuivent leurs crimes de guerre dans la bande de Gaza.