Après analyse, la plainte «a fait l'objet d'une dénonciation officielle auprès des autorités judiciaires suisses», a confirmé le parquet.
«Cette décision (...) est révoltante. Je sais que la Suisse n'enquêtera pas: ma première plainte déposée en Suisse avait été classée sans un seul acte d'enquête et sur des motifs absurdes», a regretté Michel Platini.
«Le tribunal pénal suisse m'a blanchi en juillet 2022 de toutes les accusations: je veux savoir qui sont les responsables de ce complot et que ceux qui y ont participé soient condamnés. Quels qu'ils soient !», a réclamé l'ancien capitaine des Bleus, disant attendre «que la France enquête et (le) défende enfin».
Cette plainte visait également Marco Villiger, ancien directeur juridique et ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, pour complicité de trafic d'influence, est-il rappelé dans le communiqué.
L'ancien joueur s'oppose frontalement depuis plusieurs années à Gianni Infantino et son entourage, qu'il soupçonne de l'avoir évincé de la course à la présidence de la Fifa en 2015 en alertant le parquet suisse sur un paiement suspect de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros). Ce versement a été réalisé par la Fifa sur ordre de son président de l'époque Sepp Blatter à l'attention de Michel Platini en 2011, sans justification écrite.
Accusés notamment d'escroquerie, MM. Blatter et Platini ont été acquittés en juillet 2022 par la justice suisse.
La décision de transfert à la justice suisse a été prise car « cette affaire (concerne) des faits qui auraient été commis en Suisse par des Suisses, nonobstant » un article du code de procédure pénale qui prévoit que la justice française est compétente si un Français se dit victime d'un crime ou d'un délit commis à l'étranger, insiste le communiqué.
Pour Me Najwa El Haité, avocate de M. Platini dans cette affaire, cette décision "est juridiquement incompréhensible et moralement déroutante".
«Le parquet de Paris dénie ses droits à mon client» et « vient d'offrir aux autorités suisses la possibilité de classer automatiquement la plainte de M. Platini et ainsi de ne pas enquêter sur les turpitudes des dirigeants suisses de la Fifa», l'infraction de trafic d'influence « n'existant pas en droit suisse », a-t-elle dénoncé.