Les Émirats arabes unis vont construire en France un "campus" axé sur l'intelligence artificielle avec un data center géant d'une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à un gigawatt, "ce qui représente des investissements d'un ordre de grandeur de 30 à 50 milliards d'euros"

Alors que les relations entre le Maroc et les Émirats arabes unis n’ont jamais été aussi solides, un projet d’envergure en intelligence artificielle, financé par un fonds émirati, va voir le jour… en France. Il s’agit d’un campus entièrement dédié à l’intelligence artificielle, intégrant un centre de calcul de haute capacité, avec l’ambition de structurer un écosystème dynamique autour de la recherche et des start-up technologiques.

Un projet de cette ampleur aurait pourtant trouvé un terrain fertile au Maroc, pays qui affiche depuis plusieurs années une volonté affirmée d’être un hub technologique en Afrique. Avec son développement rapide dans les nouvelles technologies, ses universités en pleine transformation et son cadre réglementaire de plus en plus favorable aux start-up, le Maroc disposait de nombreux atouts pour accueillir une telle initiative.

Mais force est de constater que ce projet, qui aurait pu renforcer l’attractivité du pays dans le domaine de l’intelligence artificielle, a pris une autre direction. Une belle occasion manquée, d’autant plus que les liens économiques entre Rabat et Abu Dhabi se sont multipliés ces dernières années, notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’immobilier, les énergies renouvelables et les infrastructures. L’intelligence artificielle aurait pu être un nouveau maillon fort de cette coopération exemplaire.

Ce campus en France témoigne également de la compétition féroce à l’international pour attirer les investissements en IA. À travers cette initiative, les Émirats arabes unis montrent leur volonté d’élargir leur influence dans le domaine technologique en s’appuyant sur des centres d’excellence hors de leurs frontières. Un modèle dont le Maroc aurait pu s’inspirer pour capter davantage de financements et stimuler l’innovation locale.

Désormais, la question se pose : comment le Maroc peut-il mieux valoriser ses atouts pour séduire les investisseurs en intelligence artificielle et éviter que d’autres opportunités ne lui échappent ? Il devient impératif d’accélérer la mise en place d’infrastructures adaptées, de renforcer les partenariats avec les fonds d’investissement internationaux et de favoriser l’émergence d’un véritable écosystème technologique.

Le pays a tout intérêt à tirer les leçons de cette occasion manquée afin de ne pas laisser le train de l’intelligence artificielle lui passer sous le nez.